Bien plus qu'inquiétant, Amos Laughton, le nouveau pasteur de Promise, est un homme intelligent et calculateur. Il a réussi à se mettre dans la poche quasiment tous les habitants de la petite ville de Promise, à l'exception de Rachel, la fille de Margot, qui semble douée pour savoir lire dans l'âme des gens. Et pour cause : la jeune fille s'est toujours comportée de manière étrange, devant les enfants de son âge. On la surprend souvent à parler seule, ou à des animaux : Rachel est ainsi une enfant solitaire, et ce depuis qu'elle a été adoptée par Margot et Jérémie, son défunt mari.
A présent, l'heure est à l'interrogation pour les habitants de Promise, depuis le soir où Fisherman a semblé se transformer en quelque chose de bien trop animal pour être normal... Le corps du malheureux est purement et simplement brûlé, même si Read a essayé de s'y opposer. Mais Laughton s'effondre en plein sermon, tandis que des protubérances semblent apparaître dans son dos. Il dit devoir aller dans la forêt afin d'y prier, afin de se purifier le corps et l'esprit, laissant les habitants divaguer avec les croyances les plus folles...
Alors qu'on assiste, en lecteurs privilégiés, à la façon dont Laughton est purifié grâce à la Bête, un chien monstrueux qui l'accompagne, on peut également suivre Rachel, dans sa rencontre avec un mystérieux Indien qui lui parle de Laughton et de son passé. Un Indien doué pour disparaître dès que Rachel n'est plus seule... A moins qu'il ne soit issu de l'imagination débordante de la fillette ? Un peu comme toutes ces histoires qu'elle a tirées du livre prêté par le docteur Read. Un livre où il est question de vaincre un monstre bien plus dangereux qu'il n'y paraît, un peu à l'image de Laughton...
C'est avec plaisir que l'on retrouve l'atmosphère trouble qui animait déjà le premier tome de Promise, aux éditions Glénat. Amos Laughton est un personnage charismatique et le dessin de Mikaël parvient parfaitement à mettre en valeur cet état de fait. Ce second tome ne met à présent plus forcément que ce personnage à l'honneur, mais parvient aussi à faire ressortir l'inquiétude, le doute, les interrogations, parmi les autres habitants de Promise.
Ainsi, le récit de Thierry Lamy se transforme presque en un huis clos jouissif, dans ce pauvre petit hameau perdu au cur de la nature et de l'hiver. Le décor, déjà bien planté, est ainsi le théâtre d'une histoire diablement fouillée, que ne renierait pas, on le disait, un écrivain comme Stephen King. Les habitants de Promise veulent pour la plupart défendre Laughton, mais ils commencent à être pris de doutes, lorsque des événements macabres et funestes surviennent dans ce tome.
En résumé, un second tome sombre et réussi, dans la droite lignée de son prédécesseur : une vraie atmosphère, une vraie réussite !