Nous retrouvons Frère Athelstan, le prêtre dominicain, et son ami Sir John Cranston, coroner de la ville de Londres, un mois après les faits relatés dans La pierre de sang, soit début janvier 1381. Sir John a été demandé avec ses hommes par Maître Thibault, le maître des secrets du régent, Jean de Gand. Il doit se joindre à lescorte dune prisonnière que les soldats conduisent à la tour de Londres. Le temps est glacé, il neige, il y a du brouillard et en plus les soldats se font attaquer par les Hommes justes. Ces derniers narrivent pas à délivrer la prisonnière masquée, mais dérobent un mystérieux sac.
Pendant ce temps, Athelstan gère les chamailleries incessantes qui divisent sa paroisse, mais il sait que derrière ces petites querelles de vraies tensions existent et que certains appartiennent aux Hommes justes, ces paysans qui rêvent de renverser le gouvernement. Il essaie de rester neutre et craint la répression qui ne manquera pas de sabattre si les paysans se soulèvent. Pour le moment, ce sont eux qui soupçonnent la présence de traîtres au village et veulent les tuer une fois quils les auront identifiés.
Les Hommes justes se font encercler par les troupes de Thibault lors dune réunion secrète, ils demandent lintervention de Frère Athelstan comme négociateur. Le maître des secrets accepte, mais donne lassaut dès que le prêtre est entré. Il sensuit un massacre où presque tout le monde est tué. Le dominicain est furieux davoir été utilisé et il craint que les paysans le considèrent comme un complice et ne sen prennent à lui.
Le régent invite Sir John et Frère Athelstan à la représentation dun mystère donnée à la tour de Londres par sa troupe de théâtre préférée. Maître Thibault espère aussi pouvoir se faire pardonner le mauvais tour joué au prêtre. Toute la cour est présente, tout le monde est enthousiasmé par la pièce et encore plus par le bon repas qui suit dans la chapelle. En plein souper, deux explosions retentissent et deux notables seffondrent victimes de carreaux darbalète, tandis que deux têtes coupées roulent sur le sol. La fête est gâchée et le régent demande à nos deux héros, bien connus pour leur talents denquêteurs, de résoudre ces deux meurtres qui ne sont que les premiers dune longue liste.
Ce polar est vraiment passionnant, il est très bien documenté et nous fait découvrir lAngleterre de cette époque. Le régent est le petit-fils de la reine Isabelle rendue célèbre par la série Les rois maudits de Maurice Druon. On baigne un peu dans la même ambiance faite de complots multiples et dintrigues diverses autour des Plantagenêt. On découvre aussi la vie des simples gens. Lépoque est à la fois cruelle et mystique, on est loin du Moyen Age obscur vu par le romantisme.
Lintrigue est particulièrement bien construite, je nai eu aucun soupçon sur lidentité des traîtres et des assassins avant la révélation finale de Frère Athelstan. Ce personnage est particulièrement attachant et pétri dhumanité et cest toujours un immense plaisir de partager ses aventures très dépaysantes.