Les Chroniques de l'Imaginaire

Ne réveillez pas le diable qui dort (Dave Gurney - 3) - Verdon, John

Nous retrouvons Dave Gurney, un ex inspecteur du NYPD parti à la retraite trop tôt et qui s’ennuie comme un âne mort dans sa verdoyante et belle campagne de l’état de New-York. Pour se distraire, il se lance dans des enquêtes privées pour des amis et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça ne lui réussit pas très bien. Lors de sa dernière aventure, il a été blessé par balles et vient de sortir du coma. Il est surtout très déprimé, n’a plus goût à rien et se laisse couver par sa femme Madeleine.

Une de ses amies lui demande s’il veut bien aider sa fille Kim, une jeune journaliste stagiaire. Elle rédige une thèse sur les familles victimes de tueurs en série qui n’ont pas été arrêtés et demande à Dave un travail de relecture surtout. Par ailleurs, l’ex petit ami de Kim la harcèle, il s’introduit chez elle, dérobe des objets, en déplace d’autres et finalement rapporte ce qu’il avait pris, etc. Dave surveille le jeune homme pour protéger Kim d’un éventuel danger plus grand que ces stupides plaisanteries.

Une chaîne de télévision propose à Kim et à Dave de mettre sur pied une émission de télé-réalité sur les victimes du « Bon Berger », un tueur en série qui sévissait dix ans plus tôt et ne s’est jamais fait prendre. Il tuait uniquement des propriétaires de Mercedes et n’a plus fait parler de lui depuis cette époque.

Dave a toujours pensé que le FBI avait complètement bâclé l’enquête et, malgré sa déprime, il décide de la rouvrir tout seul. De plus, il se méfie de la télé-réalité et craint que le projet d’émission n’ait de fâcheuses conséquences, ce qui ne manque pas d’arriver. Le Bon Berger n’est pas content qu’on s’intéresse de nouveau à lui et se remet à l’œuvre. Il se rapproche peu à peu de Dave et menace son entourage, ainsi que Dave lui-même.

Il s’agit avant tout d’un thriller psychologique et la tension monte régulièrement tout au long du roman jusqu'au dénouement. Le lecteur est complètement pris dans le suspense et on lit ce gros pavé assez vite car on brûle de connaître la suite de l’histoire. Les personnages sont également bien travaillés et plutôt crédibles. John Verdon propose une réflexion très intéressante sur la dérive de la télévision et de ses émissions poubelle où le but est de gonfler l’audimat en flattant les plus bas instincts des spectateurs, pour faire augmenter les rentrées publicitaires de la chaîne, tout ceci sans se soucier des conséquences éventuelles. La guerre des services de polices divers et du FBI est aussi largement traitée. Rien de vraiment très nouveau dans ce thriller sur le thème des tueurs en série, mais la façon dont le sujet est traité rend ce livre tout à fait passionnant, dans la même veine que 658, le premier opus de la série.

Les amateurs de polars et de thrillers ne seront pas déçus de ce livre palpitant.