Le médecin légiste est formel : Costanza Altavilla est morte d'une crise cardiaque, ce qui n'a rien d'étonnant étant donné son âge et vu qu'elle prenait un traitement pour le cur. Et pourtant... Et pourtant, il y a cette impression de malaise qu'a ressentie Brunetti devant sa dépouille, ce sang, et surtout ces marques sur ses épaules... Tant et si bien que le commissaire s'entête, et cherche à savoir qui était la victime, et si elle était susceptible de s'être attiré des inimitiés dangereuses. Avec l'aide, officielle ou non, légale ou non, de l'irremplaçable secrétaire du vice-questeur Patta, il cherche à en savoir plus sur toutes les personnes possiblement liées à Mme Altavilla.
On retrouve dans cette nouvelle enquête ce qui fait le charme des romans de Donna Leon : Venise elle-même, d'abord, qui me semble de plus en plus en être le personnage principal, mais aussi les personnages précisément, décrits avec une humanité qui n'empêche pas un humour plus ou moins acéré, et enfin les critiques quant au fonctionnement du système italien, à tous les niveaux. Il y en a d'ailleurs une description d'anthologie à la page 187.
D'autre part, ce roman en particulier est une touchante histoire d'amour, ce qui est loin d'être caractéristique dans cette série, mais que l'auteure traite avec sa maestria habituelle.
