Cet homme très recherché, cest Issa, qui débarque à Hambourg un beau jour de 2008. La ville est encore traumatisée davoir abrité, dix ans auparavant, un des commandos du onze septembre. Issa quant à lui est un jeune homme barbu et sans papier dorigine russo-tchétchène, il est venu réclamer la fortune dargent sale laissée par son père, un criminel. Et bien vite, il va se retrouver au centre dintérêts opposés. Les terroristes islamistes convoitent sa fortune, qui permettrait de financer un grand camp dentraînement, et les autorités de la ville voient en lui un danger potentiel quil faut surveiller comme le lait sur le feu. Les services secrets russes, américains et allemands sont de la partie.
Chacun a son avis sur Issa et ses activités et sur ce quil convient de faire ou de ne pas faire. Gunther, le responsable des services secrets allemands, est lautre héros du livre, il est en pleine déprime, ne croit plus à sa mission et est peut-être aussi un peu ripou.
Il y a assez peu daction dans ce livre, laccent est mis sur les personnages et leurs interactions. Ici, pas de James Bond, mais des hommes discrets, même secrets. On plonge dans les arcanes de lespionnage contemporain, où le danger nest plus le communisme mais lislamisme.
Ce nest pas le premier livre que je lis sur le sujet, mais javoue avoir eu de la peine à accrocher. Il y a foule de protagonistes, qui sespionnent réciproquement, quelques agents doubles, voire triples. Issa est peut-être un dangereux terroriste, ou peut-être juste une victime de la xénophobie ambiante. Beaucoup de pistes sont ouvertes, mais au final on a peu de réponses. John Le Carré analyse très en détail la guerre que les USA mènent contre le terrorisme depuis le onze septembre, ainsi que les agissements et réactions des différents pays face à ce drame, en fonction de leur contexte historique et culturel. Cest très intéressant certes, mais jai eu limpression quil ny avait rien de nouveau sous le soleil.
Jai lu dautres romans de cet auteur il y a bien longtemps et jen avais gardé un excellent souvenir, mais je crains que cet opus ne soit pas inoubliable.