Les Chroniques de l'Imaginaire

Resurrectio - Sarn, Amélie

Une jeune femme se réveille sur un lit, dans une pièce vide à l'exception d'un fauteuil. Elle n'a absolument aucun souvenir de qui elle est ni pourquoi elle se trouve ici. Elle arrache son intubation et ses perfusions, se lève et s'apprête à sortir lorsque la porte de la chambre s'ouvre sur un homme, Victor. Celui-ci la recouche en l'appelant Marie. Elle comprend que c'est son nom.

Marie est telle une enfant qui découvre tout : son corps, les sensations, son environnement, le langage... ou plutôt redécouvre car elle a toujours cette impression qu'elle connaissait déjà tout cela. Jusqu'au jour où elle se voit dans un miroir et ne reconnait pas celle qui lui fait face. Elle demande alors des explications à Victor. Celui-ci lui raconte qu'elle a été victime d'un terrible accident de voiture dans lequel ses parents, son unique famille, sont morts. Elle-même était dans le coma, dans un état jugé irrécupérable par les autres médecins. Victor a alors pris la décision de la déclarer morte et l'a enlevée pour la sauver.

Mais est-ce bien là la vérité ? Pourquoi refuse-t-il qu'elle sorte ? Pourquoi la soumet-il à toute une batterie de tests ? Et ces petits carnets dans lequel il note tout ? Que contiennent-ils ? La vérité est bien en deçà de ce que Marie pourrait imaginer.

Dans ce roman, Amélie Sarn revisite un mythe de la littérature fantastique, celui de Frankenstein, à la sauce adolescente. Marie est un personnage très attachant dont on suit l'évolution, entre sa recherche d'identité et son désir d'intégration. Car très vite, elle sera confrontée au monde cruel du lycée avec ses ragots, ses amitiés, ses rivalités, etc. Son envie d'être acceptée se heurte à ses différences. On la découvre à la fois fragile et forte.

Dès le début, on sait que quelque chose cloche dans l'histoire de la jeune fille. Et même si on imagine très vite le pourquoi du comment, le dénouement reste surprenant. Je reprocherais néanmoins à l'auteur de ne pas exploiter totalement certains aspects de son récit, notamment du côté du fantastique, avec cette ombre qui semble envahir l’environnement de Marie ou de l’aspect thriller avec cette mystérieuse corporation. Le tout manque de détails, d’approfondissements. Inversement, la partie consacrée à la vie lycéenne aurait pu être plus concise et moins caricaturale dans les personnages. Mais surtout la fin est bien trop ouverte pour être satisfaisante, surtout que rien n'indique qu'une suite soit prévue.

En clair, un roman dynamique, agréable à lire, qui plaira aux adolescents mais dont la fin nous laisse sur notre faim.