Les Chroniques de l'Imaginaire

L'entrevie (David Creem - 2) - Taleman, Richard

David Creem est persuadé qu’il y a urgence à retrouver son grand-père, qui est aux mains du Voleur d’Âmes. La Création elle-même est en jeu ! Convaincu que Daddy est retenu dans l’Entrevie, il n’a de cesse que ses trois amis et lui – la Confrérie de l’Invisible – ne se projettent dans ce territoire de l’au-delà. Un lieu de prédilection pour l’énergie négative, hanté par les pires âmes de psychopathes et dans lequel la moindre pensée noire peut vous attirer les plus terribles dangers…

Maintenant que le tome un a planté le décor, place à l’action. Nos quatre héros vont faire voyages sur voyages « de l’autre côté », au mépris du danger. Ils se lancent bille en tête à la poursuite des moindres pistes, sans préparation ni soutient. En face d’eux, le Voleur d’Âmes ne reste pas inactif non plus et lance sur leurs traces la Meute, les psychopathes les plus dangereux de l’Entrevie…

Ce tome-ci ne s’intéresse plus guère à ce qu’il se passe dans le monde réel : les cours à l’université sont expédiés en quatrième vitesse, la vie de tous les jours passe à la trappe au profit des allers et venues dans le monde psychique. L’auteur semble penser que puisqu'on a les bases de l’histoire et que les dons des quatre jeunes gens sont connus, plus besoin d’approfondir à part à nous expliquer les mécanismes qui sous-tendent l’Entrevie. C’est dommage, parce que j’aimais bien cet équilibre entre études, loisirs et aventures paranormales. Cela pourrait être l’occasion de creuser les personnages, qui restent très superficiels avec des caractéristiques très marquées. Au point que j’en suis venue à presque détester Robert Vitti, le psychokinétique du groupe : macho et provocateur, vulgaire, accroc à la drogue, on en vient à se demander ce que ses amis lui trouvent. On apprend quelques bribes sur le passé des deux filles, mais pas suffisamment pour que cela apporte vraiment quelque chose dans l’immédiat.

Mais ce qui me gêne le plus dans ce roman, c’est le vocabulaire. Le langage est délibérément jeune, ce qui peut se comprendre pour les héros mais pas pour les adultes qui les entourent : retrouver les mêmes expressions familières dans la bouche des étudiants et dans celle de leurs professeurs ou des démons de l‘Entrevie, c’est vraiment peu convaincant. Et, même si j’en ai déjà parlé dans ma chronique précédente, les périphrases pour désigner les personnages me hérissent toujours autant, ce sont toujours les mêmes à longueur de pages (« la rousse », « la blonde », etc.).

Ce n’est pas une lecture désagréable, mais pour ma part je l’ai trouvée trop plate pour en gommer les défauts et la rendre passionnante.