Les cyborgs se prélassent en bord de mer : farniente pour les uns, pêche ou natation pour les autres. Mais qui nage le plus vite ? Ce moment de convivialité nempêche pas une petite compétition. S'ensuit une discussion sur les bienfaits du sport pour lhomme, mais aussi du sport comme relevant de la nature agressive de lHomme, le tout dérivant sur les Jeux Olympiques et sa mythologie. Cela rappelle alors à Puynma (008) une histoire africaine quil va raconter avec nostalgie.
Zanzibar, un jeune homme noir, courait tout le temps. Un jour, il fut pris en chasse par des cavaliers et leurs chiens, amateurs de la chasse aux renards. Son endurance fut telle quil arriva à leur échapper en grimpant à un arbre. Stupéfaite de sa vélocité, la maitresse des terres décida den faire son « renard ». Mais la chose ne plaisait pas aux autres autochtones qui revendiquaient leur liberté. Doù comment, à force de courir, Zanzibar a réussi à devenir un héros de lOlympisme.
Ce dix-septième opus de Cyborg 009, aussi engagé que les derniers tomes, va permettre à Ishinomori de poursuivre son expression sur les sujets de société. Cest ici lapartheid qui fait lobjet du premier chapitre, ou comment le sport a aussi participé à la chute de lapartheid en Afrique du Sud. Ce pays avait dailleurs été exclu de participation aux jeux pendant de nombreuses années, son retour ne datant que de 1992 à Barcelone après la chute de lapartheid. Autre sujet sensible, guerre et crise pétrolière font également écho à de multiples moments.
Mais malgré la certaine gravité de certains passages, l'auteur ne perd pas son côté féérique dans la manière daborder ces sujets. Ambiance science-fiction ou mythologique, on prend plaisir dans lanimation vintage de nos héros et le côté rocambolesque des scénarii. Clothoïdes ou tour de Babel, vie extraterrestre ou anecdote sur le plus important des cambriolages nippons, Ishinomori aime porter son lecteur dans son univers à la fois fantastique et philosophique, et nous pousser à sinterroger sur lhistoire et les fondements de lHomme.