Les Chroniques de l'Imaginaire

La porteuse de mots - Pouget, Anne

Pernelle, treize ans et demi, vit à Paris, dans la Vallée de la misère. Nous sommes en 1499 et la vie n'est pas rose pour la jeune fille. Afin d'aider ses parents, elle est porteuse d'eau : tous les matins, elle va remplir ses seaux à l'une des rares fontaines de la ville puis elle parcoure les ruelles en offrant son eau à ceux qui le désirent.

Mais elle a un rêve secret : apprendre à lire pour éventuellement accéder à un métier mieux payé et plus prestigieux. Pour cela, elle transporte précieusement dans sa poche un papier imprimé et dès qu'elle le peut, elle cherche quelqu'un pour lui apprendre une nouvelle lettre. Pour l'heure, elle en connait trois.

Un jour, elle croise le chemin d'un jeune étudiant italien. Cette rencontre fortuite va être le début d'une toute nouvelle vie pour Pernelle, même si elle devra affronter bien des péripéties pour l'atteindre.

Avec La porteuse de mots, Anne Pouget nous offre une découverte de la vie parisienne à l'aube de la Renaissance. L'aspect historique est très travaillé et on en apprend beaucoup sur l'époque, ses métiers, ses croyances, ses personnes célèbres. Un dossier en fin d'ouvrage indique et approfondit les faits et personnages réels rencontrés au cours du récit. Malheureusement, la partie romanesque passe au second plan et on peine à se passionner pour l'histoire de Pernelle. Elle est pourtant très attachante mais son destin semble trop lisse ou trop irréaliste par rapport à la dureté de la vie de l'époque. L'auteur nous offre une peinture historique assez fidèle, notamment sur l'aspect géographique de la ville de Paris, sur certains métiers de l'époque comme les avocats d'animaux ou la dentellière d'ivoire mais dans le même temps, le destin de son héroïne ne colle pas avec ce réalisme. Par moments, on a trop le sentiment de suivre un cours d’histoire auquel on aurait intégré assez maladroitement une intrigue romanesque sans avoir pris le temps de bien la développer.

Il aurait fallu trouver un juste milieu. Si le roman offre une découverte historique intéressante, son intrigue reste en-dessous. Une demi-réussite à mon goût.