Negan... Voilà un nom qui fait froid dans le dos pour tous ceux qui, comme Rick, ont assisté à la guerre totale qui a eu lieu. L'homme, d'une grande dangerosité par son intelligence et sa froideur, ainsi que par sa capacité à mener des troupes, a marqué les esprits. Mais il a été vaincu et Rick avait décidé de ne pas le tuer, mais simplement de le jeter dans une prison. A perpétuité...
A présent, il se trouve que quelques années ont passé. Un groupe de survivants, menés par une certaine Magna, est en bien mauvaise posture, puisqu'une immense horde de zombies se dirige droit sur eux... La fatalité arrive, avec un des leurs qui n'en réchappera pas. Mais les autres sont secourus par Jésus, de la Colline, et par d'autres, dont Eugène... Le groupe que l'on connaît bien a mis au point un système sonore qui permet de concentrer les zombies et de les éloigner de leur campement...
Et en fait, le campement en question est devenu une véritable ville. Eugène est un homme précieux, qui vient de permettre la construction d'un moulin et la fabrication de pain ! Rick est un homme qui a vieilli, et qui devient même plutôt vieux, avec une patte folle qui l'empêche de se déplacer comme avant. Pour l'heure, le chef d'Alexandria - c'est le nom de ce village paisible - accueille les nouveaux arrivants et leur propose de s'intégrer ou de partir...
Et puis, Rick a fort à faire avec Carl, son fils, qui est un ado maintenant. Et un ado qui n'a qu'une idée en tête, c'est de se rendre utile en travaillant comme forgeron, mais à la Colline, à une journée à cheval de là. Rick n'est pas enchanté de cette décision, mais il doit bien se rendre à l'évidence : il est temps pour Carl de quitter le nid, et de laisser Rick avec Andrea.
Mais il demeure une part d'ombre dans ce village, toujours en la personne de Negan... L'assassin est enfermé au sous-sol d'une des maisons qui est la prison, mais il parvient à parler avec Carl de temps en temps, depuis toutes ces années. Et puis, il y a ces nouveaux arrivants qui se posent plein de questions sur l'existence de ce village peut-être un peu trop beau... Comment réagiront-ils en trouvant là un prisonnier implorant ?
Autant être clair : ce nouveau tome de Walking Dead marque tout simplement un tournant complet dans la série. Et autant être clair une seconde fois : j'ai adoré, et c'est absolument génial une nouvelle fois !
Robert Kirkman a pris le pli de faire vieillir ses personnages de quelques années. Cela pourra en choquer un certain nombre, mais l'idée se défend carrément : il vaut mieux faire évoluer les choses avant qu'elles ne se tassent un peu trop, et c'est ce choix courageux qui a été fait là, et pour notre plus grand plaisir !
Encore une fois, on est bien dans l'univers de Walking Dead : la tension est palpable, les dialogues et les relations entre les personnages sont poussés à fond, parfaitement mis en valeur par les grands aplats noirs de Charlie Adlard, aidé pour le coup par un encreur italien, Stefano Gaudiano. Rick a vieilli, il s'est apaisé, et semblerait presque être devenu fragile et avoir baissé sa garde. Il aurait ainsi acquis des faiblesses que possédaient déjà des personnages âgés qui avaient tenté de monter des choses équivalentes il y a bien longtemps, dans la série, et ce parallèle, volontaire, est frappant dans ce tome.
Un tome 22 qui étonnera et qui restera dans les annales : il s'y passe énormément de choses qui sonnent encore une fois parfaitement justes. Robert Kirkman et Charlie Adlard ont pris un risque qui s'avère payant : le chef-duvre Walking Dead n'a pas fini de déstabiliser des milliers de lecteurs...
