Les Chroniques de l'Imaginaire

The young world (The young world - 1) - Weitz, Chris

Deux ans plus tôt, la maladie a frappé. Elle s’est très vite propagée, causant le décès de tous, sauf des adolescents. Une vague histoire d'hormones qui empêcherait le virus de se développer. Mais attention, ce n'est qu'un court répit, car dès la maturité physique atteinte, autour de dix-huit ans, la maladie vous rattrape et c'est la mort, rapide, inéluctable. En clair, l'humanité est condamnée à très court terme. De toute manière, plus rien ne fonctionne, faute de personnel qualifié.

Dans un New-York dévasté, les survivants se sont plus ou moins organisés en clans, chacun contrôlant un secteur de la ville. La coexistence est rude et la pitié n'existe plus. A Manhattan Square, un clan mène une vie à peu près normale avec Jefferson à sa tête, suite au décès de son grand frère Wash. Il peut compter sur Donna pour l'épauler, une amazone moderne très proche des deux frères. Et voilà qu'un jour, Brainbox, le petit génie du clan, annonce qu'il a peut-être trouvé l'origine du virus. Et qui dit virus identifié, dit possibilité de la création d'un vaccin. Cela suffit à rendre un peu d'espoir. C'est ainsi qu'un petit groupe, Jefferson et Donna en tête, va braver le danger pour tenter de mettre la main sur le document qui pourrait tout changer...

Bienvenue dans un New-York post-apocalyptique. Suite à un virus particulièrement virulent et sélectif, seuls les adolescents sont encore en vie... et encore, pour une courte durée. Ce roman pose ainsi la question de l'avenir et surtout de ce qu'un homme est capable de faire quand il ne voit pas d'avenir. Encore plus quand les survivants ne sont que des adolescents, des hommes en devenir, qui se retrouvent brutalement privés de cadre et de modèle. Finalement, tout semble permis, même le pire, afin de survivre le peu de temps qu'il reste. Fi de la morale, de la bienséance, des interdits... Jamais le précepte "l'homme est un loup pour l'homme" n'a été aussi bien décrit.

Au sein de ce chaos pourtant, certains tentent de conserver un semblant d'humanité. Et c'est la voix de deux d'entre eux, Jefferson et Donna, qui va nous conter leur odyssée à la recherche d'un document porteur d'espoir, au cœur d'une ville en ruines. Les rebondissements sont nombreux, le rythme soutenu mais l'auteur trouve également le moyen de nous interroger sur la situation. Comment s'organiser quand tout cadre a disparu ? Doit-on tout s'autoriser sous prétexte que la mort est proche ? Faut-il conserver certaines valeurs et interdits ?
Une seule chose m'a déplu : la pseudo romance qui finalement aurait pu ne pas être, tant elle est mal traitée et développée.

Néanmoins, cela ne gâche rien à la qualité de ce roman, savant mélange d'action et de réflexion à découvrir à partir de treize ans. Sa fin, très ouverte et inattendue, nous invite à découvrir la suite...