De vieilles croyances sont sur le point d'être bousculées, dans le royaume de Nym. Ces croyances anciennes sont matérialisées par un arbre gigantesque, qui permet encore aux esprits de côtoyer les habitants du royaume. Mais cet arbre est le dernier... Son accès est encore protégé par des gardes, mais cela n'empêche pas le jeune Noor de s'en approcher et de recueillir un peu de sève.
Noor est un jeune prince impétueux, dont les parents, le roi Zaboor et la reine Toolja, commencent à se demander comment repousser aux oubliettes les vieilles croyances. L'arbre unique est alors l'objet de discussions passionnées au sein du couple royal, qui a à présent l'idée de le faire raser, afin d'étendre encore un peu plus les limites du royaume, vers l'Est.
Les esprits, la jeune femme Brunillia en tête, ont vent de ce projet, et c'est en entrant en contact avec Noor dans son sommeil qu'ils espèrent influer sur un avenir qui pourrait être bien sombre. Le jeune prince découvre rapidement qu'une goutte de la sève recueillie auprès de l'arbre suffit à dématérialiser un être pour le faire évoluer dans le monde des esprits.
Du côté royal, la décision d'abattre l'arbre est prise et c'est le magicien Old'Ork qui aura la charge de cette tâche titanesque. Les cartes sont sans appel : en échange, les esprits anciens réclament la vie de Noor, et le couple royal accepte le marché. Old'Ork ne peut se résoudre à tuer l'enfant royal et le fait disparaître avec une goutte de sève pour le faire passer dans le monde des esprits, où il pourra enfin rencontrer Brunillia...
Après les huit tomes de Weëna, Eric Corbeyran et Alice Picard remettent le couvert avec une nouvelle série pleine de fantasy, La légende de Noor. Première constatation : les planches sont toujours aussi réussies, avec des personnages détaillés, des couleurs superbes, d'ailleurs sublimées par la technique de colorisation directe, qui fait complètement mouche pour ce premier tome où les planches sont magnifiques.
Au niveau du scénario, on reste sur une histoire somme toute plutôt classique avec un couple royal qui sacrifie un enfant pour parvenir à ses fins. Pour autant, cela est raconté de manière rythmée et efficace. Corbeyran n'hésite pas à heurter les lecteurs avec une éprouvante scène de massacres, qui trouve d'ailleurs complètement sa place dans cette histoire. Le couple royal est cruel et cela se sent !
Une nouvelle série dans un univers fantasy qui démarre sur les chapeaux de roue, et dont les dessins spectaculaires feront oublier un léger manque d'originalité : à découvrir absolument, notamment si vous avez aimé Weëna !
