Les Chroniques de l'Imaginaire

Le monde de la fin - Touché Gafla, Ofir

Ben Mendelssohn a un métier assez particulier : il est "épiloguiste". Il écrit les fins des romans lorsqu'un auteur en panne d'inspiration ne sait pas comment faire.
Mais c'est la fin de sa propre vie qu'il va écrire dans cette histoire chargée de symboles.
Il n'a pas supporté la mort de sa femme Marianne, survenue il y a un tout petit peu plus d'un an. Alors le jour de son anniversaire, il invite tout son entourage à une fête et se tire une balle dans la tête, car il sait qu'il y a quelque chose après la mort et qu'il pourra enfin revoir sa bien-aimée.
Comment le sait-il ? Il ne sait pas, mais il sait que la mort n'est pas une fin.

Et effectivement, il arrive dans un monde ailleurs, où les décédés sont pris en charge. On leur explique comment fonctionne cet Ailleurs, cet Au-Delà, on leur fournit un godget (un appareil à porter autour du cou, avec plein de boutons très utiles) et on les lâche dans la nature. A chacun de faire sa vie, euh...enfin, sa mort...
Ben part donc à la recherche de Marianne mais cela ne va pas être aussi facile qu'il l'espérait.
Parallèlement, on suit d'autres personnages, restés dans le monde des vivants, sans lien apparent avec Ben et Marianne, mais qui, bien sûr, en auront un à la fin.

Ce roman me laisse un peu perplexe. Je ne saurai dire si j'ai aimé ou pas. En fait, je crois que c'est les deux à la fois.

J'ai aimé certains passages, certains aspects de l'histoire, comme par exemple les descriptions du fonctionnement très organisé de cet autre monde. C'est recherché, original, plein d'imagination et d'humour. Les vies de notre monde des vivants sont représentées sous forme d'arbres, soignés et entretenus par des alias (êtres dont on connait l'origine en cours de roman, et qui sont également une magnifique trouvaille).
Mais lorsqu'une personne néglige un arbre et ses branches, c'est toute une famille qui en souffre. Et c'est le cas de la famille de Ben.
J'ai beaucoup aimé ces incursions concrètes dans ce monde, l'organisation en villes, la forêt, les alias, l'apparition de Marilyn Monroe et l'émoi provoqué par Shakespeare, qui a écrit une nouvelle pièce.

J'ai moins aimé d'autres passages, trop compliqués à mon goût, surtout quand l'histoire fait des allers et retours entre notre monde et l'au-delà, entre les vivants et les morts. Ce n'est pas toujours facile à suivre, ni pour identifier les personnages.
Lorsqu'on a enfin une explication en fin de roman, on se dit que ce n'était peut-être pas la peine de faire aussi compliqué, avec tous ces personnages. C'est un peu comme si l'auteur s'était laissé emporter par la folie de ses personnages, qu'il n'arrivait plus à maîtriser.

Donc pas vraiment une déception, mais pas non plus un coup de cœur. Une lecture qui en tout cas ne laisse pas indifférent et que je conseille malgré tout.