Nous sommes à Paris, en 1911. Camille Flammarion, père de Théo Sinclair, s'apprête à faire des révélations surprenantes au tout Paris. Sur une immense scène, le scientifique dévoile une momie de ce qu'il dit être un Martien. Tout ce qu'on a entendu sur les extra-terrestres est donc vrai, et le scientifique, sous les yeux ébahis de son public, insiste sur les étranges - et inestimables - bijoux que porte la momie.
Mais bientôt, la lumière s'éteint... Et lorsqu'elle se rallume, l'assemblée ne peut que constater, impuissante, la disparition des bijoux. C'est l'occasion pour Théo Sinclair de se lancer dans la nuit, sur la base d'une intuition. Bientôt, Sainclair se retrouve nez à nez avec Arsène Lupin, en personne ! Mais Sinclair est cardiaque et ne pourra que reconnaître le célèbre voleur...
Après les six tomes de La Brigade Chimérique, parus chez l'Atalante, Serge Lehman remet le couvert avec une histoire d'anciens super héros, les premiers d'ailleurs qui ont existé, bien avant que les Américains ne s'approprient le genre. Comme dans La Brigade Chimérique, on se retrouve ici plongés dans l'univers pulp proposé par les aplats de noir de Gess et les couleurs parfaites de Delf. L'ensemble rétro est ici un régal, parfaitement retranscrit.
Pour le reste, on se retrouve happés par une histoire séduisante, qui mêle la réalité à des personnages fictifs de premier plan, comme Arsène Lupin ou encore l'écrivain Maurice Leblanc, qui est son confident et le seul à pouvoir raconter ses aventures. Les extra-terrestres sont également de la partie, ainsi que l'aéronautique qui fait une jolie apparition avec un engin steampunk du plus bel effet, que ne renierait pas un certain Jules Verne...
Ce premier tome de Lil de la nuit est à réserver, forcément, à ceux qui ont apprécié La Brigade Chimérique. Il sera aussi l'occasion pour les autres de découvrir un univers fouillé, intéressant, et délicieusement rétro : une nouvelle visite également du mythe de Frankenstein, qui ne laissera pas indifférent...