Le sang est une matière bien précieuse, en l'an 5612, et cela fait maintenant bien longtemps que cela dure. L'ensemble de l'humanité est infecté par un virus depuis plusieurs millénaires : chaque être humain, dès sa naissance, doit subir des transfusions régulières pour ne pas mourir d'anémie. L'empire qui domine le monde a mis en place un certain nombre de systèmes et de règles, qui permettent de réguler les échanges de sang entre les être humains. Loutrepassement de ces règles est passible de peine de mort...
Mais en ces temps obscurs, des terroristes sont là pour faire mettre un genou à terre à l'empire. Dans un stade comble, une explosion terrible a raison de l'empereur. Ce sont les terres de Xibalda qui sont incriminées dans cet acte, et à présent, le pouvoir est pris par Vucub Came, qui va mettre l'ordre établi par terre en quelques heures. Alicia, la fille d'un des proches de l'empereur, parvient à s'échapper et va maintenant devenir très recherchée.
Rapidement, Alicia est prise à son tour d'anémie, et c'est Oro, son garde du corps qui provient justement de Xibalda, qui va la secourir, en lui révélant que Xibalda était justement sur le point de devenir la nouvelle norme au plus haut niveau. Alicia n'y croit guère, mais ses croyances commencent à s'effriter, devant les rêves récurrents, de plus en plus réalistes, qu'elle fait... Des rêves qui l'amènent des millénaires plus tôt, alors qu'on parle du cycle de Nibiru, et d'une étrange machine qui permettra à l'humanité de survivre au prochain cycle de Nibiru, qui correspond au passage d'une comète dont on trouve les traces tout au long de l'Histoire de l'humanité...
Bon sang, que ce premier tome de Le cycle de Nibiru est vaste ! Izu, le scénariste, démarre sur un scénario plutôt classique de science-fiction, avant de partir dans des théories qui transportent le récit à deux époques différentes, avec des flash-back et des liens qui se font à travers Alicia en personne. De quoi se perdre à la première lecture, et rendre une seconde lecture, au moins, indispensable.
Lorsqu'il se passe plein d'éléments comme c'est le cas ici, on en arrive vite à instaurer de la confusion, notamment lorsque certaines transitions sont vraiment trop importantes. Mais cela provoque également l'occasion pour Mathieu Moreau, qui signe sa première BD, de s'exprimer dans des univers bien différents, entre des décors futuristes inquiétants, et d'autres scènes d'un passé révolu, que l'on devine peu avant le cycle précédent de Nibiru. Les personnages sont convaincants, et il en va de même pour les décors, notamment ceux qui ne sont pas sans rappeler certains designs rencontrés dans la série des Alien...
Un premier tome vaste, peut-être un peu trop, mais qui est l'occasion de trouver un travail graphique, qui tire sur le manga, tout à fait digne d'intérêt. Espérons tout de même que l'originalité sera plus présente dans le tome suivant de ce diptyque, car nous restons là tout de même loin de la qualité de Terra Prime, un autre univers de science-fiction qui sort de façon concomitante.