Les Chroniques de l'Imaginaire

Un vent de cendres - Collette, Sandrine

La période des vendanges a commencé. Malo et sa soeur Camille se joignent à un couple d'amis déjà habitué pour gagner un peu d'argent dans une ambiance sympathique. Mais à peine arrivés sur place, un malaise s'installe. Tout d'abord, ce travail n'est pas de tout repos, bien au contraire. Il faut se lever tôt, se pencher et porter toute la journée, si bien que les corps sont meurtris et épuisés. Puis surtout, il y a les propriétaires. Des propriétaires quasiment invisibles. Ce sont deux amis rescapés d'un grave accident de voiture pour qui la vie a basculé du jour au lendemain.

Octave est défiguré et doit marcher avec une canne. Il a fait son deuil d'une vie normale et s'exclut de lui-même du groupe des vendangeurs. La peur du regard des autres l'a rendu solitaire, et la solitude l'a rendu taciturne. Quant à Andreas, il n'est plus jamais ressorti de la maison. Il erre dans sa chambre au premier étage.

Malo n'est pas à l'aise. Il voit bien qu'Octave regarde Camille d'une drôle de façon. Il faut dire qu'elle ressemble étrangement à la femme dont il était amoureux, et cela lui donne des ailes. Il ose s'approcher du groupe. Camille est touchée par cet homme fragile, brisé par la vie. Son frère craint pour elle et s'emporte. Il disparaît.

Qu'est-il arrivé à Malo ? Quels secrets survivent dans le domaine, à l'abri des regards ? L'ambiance créée par Sandrine Collette est très pesante, chargée de souvenirs, de soupçons, de non-dits. L'intrigue avance assez mollement à vrai dire, comme empesée par cette atmosphère. L'exercice de ce point de vue est plutôt bien réussi.

Ce qui pêche en réalité, c'est le final. A la fois trop prévisible et pas assez justifié. Il y a une sensation d'inachevé. L'auteur n'est pas allée au bout de ce qu'on attendait du roman, ni au niveau du déroulement de l'histoire, un peu trop fade, ni au niveau de l'épilogue, qui manque de vue d'ensemble. Je sors donc déçue de cette lecture qui ne me laissera qu'un souvenir ténu.