Les Chroniques de l'Imaginaire

Toulouse-Lautrec - Bleys, Olivier & Dumont, Yomgui

De nombreux notables parisiens sont regroupés au Moulin Rouge, lors de cette soirée d'hiver 1895. On y vante la qualité des danseuses, et pas seulement pour leur aptitude à danser... Parmi elles, il y a l'attraction principale, une fille surnommée La Goulue : tout un programme... Parmi les personnes présentes ici, il en est un chétif, mais qui semble malgré tout parfaitement à son aise : il s'agit d'un artiste peintre, appelé Toulouse-Lautrec.

L'homme vient ici très régulièrement, et il n'est pas une table où on ne le connaît pas. Lautrec aime les femmes, et il est particulièrement enjoué ce soir, lorsqu'il aperçoit une magnifique jeune Anglaise, qui accepte que le peintre fasse un croquis d'elle. La fille est jolie, mais lorsque le dessin est terminé, voilà que l'obscurité envahit le Moulin. Lorsque la lumière revient, la jeune Anglaise a disparu...

Le lendemain, l'ambassadeur du Gaddar se retrouve dans une colère noire lorsqu'il aperçoit que la nouvelle conquête pour l'émir, enlevée la veille au Moulin Rouge, n'est autre que la Princesse Maud de Galles en personne. Une personne de sang royal donc, qu'il est impensable d'envoyer à l'émir. Pour l'ambassadeur, il n'existe à présent qu'une seule solution : se débarrasser discrètement de la princesse en question, et vite...

Glénat lance une collection à propos des Grands peintres, et c'est avec joie que l'on se replonge dans l'univers de Toulouse-Lautrec à cette occasion. Ici, nous ne sommes pas du tout dans une biographie historique du peintre en question, mais bien plutôt dans une enquête policière dans le Paris du siècle dernier, où Lautrec joue un rôle important. En bref, on n'est pas du tout comme dans la collection Ils ont fait l'Histoire, qui a beaucoup plus une vocation historique. Le côté historique restera tout de même présent grâce à un dossier tout à fait adéquat en fin d'ouvrage.

Et quel plaisir du coup ! Cette époque a déjà fait l'objet de très jolies œuvres, notamment avec des dessinateurs comme Gradimir Smudja, ou encore avec le film Moulin Rouge avec une certaine Nicole Kidman. Ici, on replonge dans cet univers, en le redécouvrant d'ailleurs de façon bien différente, sous la plume d'Olivier Bleys et les pinceaux de Yomgui Dumont.
Graphiquement, c'est ainsi très réussi, avec une distinction entre une histoire très épurée et lisible, et les coups de pinceau du génie qui refait toutes les peintures du futur commerce de La Goulue. Les couleurs de Drac, très réussies, savent rester discrètes pour permettre au lecteur d'admirer des traits nerveux, un découpage réussi, un récit parfaitement rythmé.

Un premier tome très réussi en tout cas, qui donne envie de découvrir les autres grands peintres de la même collection.