Nous sommes à Moscou, au cur du Kremlin, en 1548. Avec ses camarades, Vassili Volkovitch suit l'entrainement du maître darmes Nikolaï Strassov, destiné à faire d'eux des officiers de la Sainte Armée Russe, au service du tsar Ivan le Terrible, son ancien frère de lait. Ses parents sont morts, assassinés six ans plus tôt. Mais Vassili a aussi rendez-vous avec son oncle Dimitri qui l'initie au Souffle, ce pouvoir permettant de contrôler les icônes.
Le jeune homme se demande comment quitter son entrainement discrètement quand celui-ci est interrompu par des hurlements en provenance de la place du Kremlin. C'est encore le tsar qui s'adonne à un de ses jeux cruels : il a cette fois-ci décidé de lâcher un ours parmi la foule, semant la panique. Mais le fauve est vite arrêté par Olia, la promise de Vassili. Celle-ci possède un pouvoir particulier, celui de communiquer avec les animaux par le chant. Néanmoins cette intervention pourrait déclencher la fureur d'Ivan mais ses proches arrivent à le canaliser.
Dimitri profite de l'occasion pour apostropher son neveu et le sommer de parfaire son entrainement. C'est indispensable s'il veut rejoindre la Communauté des Trois en prêtant serment. Selon Dimitri, le temps presse : Vassili doit devenir Souffleur car licône du Dévastateur montre des signes d'agitation et ils ne seront pas trop de deux pour le contrôler. Mais tout cela doit rester secret.
Comment Vassili va-t-il pouvoir combiner son désir de servir le tsar avec sa destinée de Souffleur ? Et trouvera-t-il enfin le temps d'épouser Olia ?
Vassili Volkovitch, le serment est un prélude à la série Nina Volkovitch. On découvre un de ses ancêtres, Vassili, au temps d'Ivan IV dit le Terrible. Par contre, attention, il est préférable d'avoir lu la trilogie originelle pour mieux comprendre tout l'aspect fantastique du récit, entre icônes, souffle et communauté secrète.
Carole Trébor nous plonge dans les arcanes des luttes internes de pouvoir au cur de la cour du tsar : complots, coups bas, rien n'est épargné à notre jeune héros. On le découvre déchiré entre son sens du devoir envers son souverain et sa responsabilité liée à sa descendance. On s'y croirait. Par contre, le fantastique est ténu et passe au second plan, le coté historique étant mis en avant. On sent le travail de documentation, le souci de réalisme. Puis, au fil du récit, la tendance bascule. Le démarrage peut sembler ardu, surtout en raison des nombreux noms russes utilisés et des références historiques parfois peu connues. Heureusement, un glossaire nous éclaire sur certains points.
Au final, on découvre un récit haletant, dont lintensité croît tout au long de la lecture, malgré quelques facilités scénaristiques. Un bon point également pour la qualité de l'ouvrage, avec sa tranche dorée et sa magnifique couverture.
Par contre, comme trop souvent, il est dommage que la quatrième de couverture nous en dévoile autant sur l'intrigue. A sa lecture, on s'économise les cent quatre-vingts premières pages, soit la moitié du roman.
Habile mélange d'Histoire et de fantastique, Vassili Volkovitch, le serment est à découvrir à partir de douze ans.