Les Chroniques de l'Imaginaire

La dette (Vengeance - 1) - Nicol, Mike

Mase Bishop et Pylon Buso sont les riches propriétaires d’une entreprise de sécurité en Afrique du Sud. Ils mènent une vie de famille tranquille, sont heureux et prospères. Ils s’occupent de VIP venus faire du tourisme ou du tourisme médical (chirurgie esthétique) au Cap. Mais ils n’ont pas toujours été ces garde du corps épanouis : avant 1994 et la fin de l'apartheid, ils étaient trafiquants d’armes du côtés de l’ANC et ils ont trempé dans de nombreuses et très vilaines combines. Un beau jour, leur passé trouble les rattrape : Ducky Donald, un ancien associé, leur demande de protéger son fils dealer, sa boite de nuit et lui-même après des menaces d’attentat venues d’un groupe islamiste. Il s’agit d’une vieille dette d’honneur et nos deux héros se lancent dans l’aventure.

Les ennuis commencent et s’accumulent très vite ; les deux hommes pensaient avoir enterré leur passé de trafiquant, mais ils doivent y replonger. L’action est trépidante, on est un peu noyé sous une avalanche de personnages secondaires que les héros croisent ou ont croisé au fil de leur vie agitée. Les chapitres sont courts et l’action y est omniprésente, c’est une écriture assez cinématographique, on voit les images défiler comme dans un film d’action.

Les héroïnes féminines sont intéressantes ; il y a Omou la femme de Mace, qui en fait porte la culotte, Isabella, une Américaine nymphomane et ancienne maîtresse de Mace qui vient mettre la pagaille dans sa vie déjà compliquée. Et c’est sans compter sur Vittoria, une jeune droguée qui accepte de devenir mère porteuse pour le compte de deux riches homosexuels italiens. Et pour une fois on n’a pas un super méchant dans ce thriller, mais une super méchante, une avocate véreuse, belle comme le jour et aussi ancienne maîtresse de Mace, j’ai nommé la sulfureuse Sheemina February qui joue une partie d’échec très serrée avec son ancien amant.

Le roman se passe en grande partie au Cap, mais aussi dans d’autres magnifiques paysages sud-africains. Je ne sais pas si Mike Nicol est subventionné par l’office du tourisme, mais il sait donner envie d’aller voir ce pays. Il y a beaucoup d’action entre les trafics divers (diamants, armes, drogues), des enlèvements et quelques meurtres, on n’a vraiment pas le temps de s’ennuyer dans ce thriller très divertissant qui nous montre aussi l’envers du décor de l’Afrique du Sud post-apartheid, où la criminalité atteint des sommets.

C’est un roman très agréable à lire et je suis impatiente de découvrir la suite des aventures de ces héros. Le point faible du roman est que les personnages sont très nombreux et assez peu développés, ce qui est dommage, surtout pour les principaux. Ce n’est certainement pas un chef d’œuvre du polar, mais ça reste un livre très réjouissant qu’il vaut la peine de lire.