Les Chroniques de l'Imaginaire

Hubert très très méchant (Les affreusement sombres histoires de Sinistreville - 1) - William Hill, Christopher

Lors de la naissance d'Hubert, au sein d'une bonne famille de Sinistreville, tous furent ravis des dimensions peu communes de sa tête qui laissaient présager une intelligence hors-norme. Son père le voyait déjà directeur de la banque où il travaillait. Un brillant avenir pour un fils non moins brillant. Aidés d'une gouvernante étrange (pensez-vous, elle avait enterré douze prétendants), les parents d'Hubert s’occupèrent de son éducation au mieux de leurs possibilités ; mais lorsqu'il eut atteint l'âge de onze ans, il fallut se rendre à l’évidence : ils ne pouvaient plus rien lui apprendre. Il était temps de se résoudre à l’inscrire à l'Institut. Ce bâtiment sinistre était réputé pour accueillir les élèves les plus brillants de la cité. Mais de sombres histoires courraient sur ce qui se passait réellement entre ses murs. Hubert allait bientôt se confronter à cette école renommée et ses professeurs...

Les affreusement sombres histoires de Sinistreville est un roman qui porte bien son nom. Ici, tout est sombre, noir, angoissant. Christopher William Hill nous offre un univers qui n'est pas sans rappeler celui de Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire mais encore plus noir. Sinistreville est une bourgade grise, à l'ambiance gothique, où rien de bon ne semble possible. L'Institut et son directeur y règnent en maîtres, terrorisant élèves et parents. Hubert et sa famille feront les frais de cette méchanceté gratuite et cela transformera Hubert à tout jamais.

Avec un humour grinçant, l'auteur nous dépeint un conte morbide, où les méchants sont ultra-méchants et les gentils... et bien, je dirais qu'ils sont inexistants ou du moins qu'ils ne résistent pas très longtemps à l'ambiance glauque et malsaine. Ici, on oublie le politiquement correct, la bienséance, la bonté récompensée : tout est permis, même et surtout le pire. Christopher William Hill s'en donne à cœur joie.

Pourtant, si j'aime, en général, les ambiances décalées, les anti-héros, il m'a manqué une cohérence dans le récit. Tout est trop incroyable, hallucinant et même si je savais être dans un univers totalement inventé, il l'était trop pour être crédible.

Maintenant, la lecture est fluide, l'humour omniprésent sans oublier l'horreur et les frissons. Un cocktail idéal pour les jeunes lecteurs qui n'ont pas froid aux yeux à partir de douze ans.