Les Chroniques de l'Imaginaire

Au-delà (Le syndrome d'Abel - 3) - Dorison, Xavier & Marazano, Richard

Abel Weiss s'est laissé convaincre par Koontz et la bande de médecins pour lesquels il travaille. A présent, Weiss est au sous-sol de l'hôpital Dexxon, et il se prépare pour un voyage inédit. Pour le moment, Weiss est la seule personne à être allé jusqu'au sixième stade, sur les sept que comporte le processus qui conduit à la mort définitive. Et Weiss en est revenu, pour la plus grande excitation des médecins qui ont expérimenté sur lui durant plusieurs années. Maintenant, Weiss se prépare à franchir le septième et dernier seuil pour en revenir. Sa motivation se résume en un mot : Audrey, sa fille, morte, qu'il compte bien revoir...
Ce sont aussi les cauchemars d'Abel Weiss qui l'ont conduit à prendre cette décision. Des cauchemars où l'homme voyait trois portes, au-delà desquelles sa fille l'appelait. Un cauchemar qui ressemble terriblement à un tableau peint par Jérôme Bosch, le peintre du roi, auteur d'un certain nombre de visions de l'au-delà.

Mais Sue ne souhaite pas que Weiss risque encore une fois sa vie, pour une expérience qui pourrait bien être la dernière. Elle parvient à faire interrompre l'expérience, et à se réfugier avec Weiss chez son supérieur. Mais ce dernier semble bien être de mèche avec l'hôpital Dixxon, et une nouvelle fuite doit avoir lieu, notamment pour échapper à Koontz qui n'hésite pas à tirer sur Sue.
Weiss n'aura bientôt pas d'autre choix que de poursuivre l'expérience, avec le désir toujours aussi fort de pouvoir enfin dire au-revoir à sa fille. Mais de là à ce qu'il raconte ce qu'il a vécu sur ce dernier voyage, il y a encore un pas...

Le troisième tome de la série Le syndrome d'Abel clôt le voyage vers la mort, avec retour : Xavier Dorison aura ici réussi à faire prendre un sacré virage à sa série, entre le fantastique, et le complot médical qui a pris forme dans le second tome. On suit l'avancement de ces étranges expériences, sur un être paumé, personnage accrocheur, qui ne peut que finalement accepter l'inéluctable. On assiste aussi à la façon dont ce réseau, dont la tête est un génial médecin indien, a pris forme.
Bien des réponses sont apportées dans ce tome final de la série, même si on pourra peut-être regretter (ou pas !) de ne pas avoir toutes les réponses : c'est aussi peut-être en cela que la série est réussie...

Les dessins et couleurs de Richard Marazano sont toujours aussi spectaculaires de détails et de soins, notamment sur les ambiances, les jeux d'ombres et de lumières, les plans serrés qui montrent des visages parfaitement expressifs. Encore une fois, on a l'impression d'être devant les planches des meilleures séries dessinées par Jean-Michel Ponzio, dessinateur ayant collaboré avec Richard Marazano (Le Complexe du Chimpanzé (Dargaud), Genetiks (Futuropolis) qui parlait d'ailleurs déjà de délires scientifiques).

Une série d'anticipation réussie sur le fond comme sur la forme, surtout sur les deux derniers tomes qui viennent de paraître en 2015, près de sept ans après le démarrage de la série en 2008. Comme quoi, le fait de laisser du temps aux auteurs de peaufiner leurs planches est une excellente chose !