Les Chroniques de l'Imaginaire

Jan van Eyck - Joannidès, Dimitri & Hé, Dominique

Le 14 septembre 1426 est un jour bien triste dans les rue de Gand : On y enterre un peintre nommé Hubert van Eyck, qui avait démarré le retable de l'Agneau mystique de l'église Saint-Jean. L'imposante œuvre a été commandée par Joost Vijdt, riche marguillier souhaitant ainsi honorer la mémoire de son épouse. A présent, toute la ville parle de ce drame pour Vijdt, et se demande comment l'homme parviendra à faire achever l’œuvre démarrée...
Mais Hubert avait un frère plus jeune, Jan van Eyck, également peintre, à ce que l'on dit... Ce dernier rencontre à Lille Philippe le Bon, le Duc de Bourgogne, et lui fait part de son désir de reprendre les pinceaux, suite à la mort de son frère. Mais le Duc préfère que van Eyck parte, comme cela était prévu, pour la Terre Sainte, afin d'y faire un voyage de pèlerinage et de repérage. Le Duc sait se montrer assez généreux pour que Jan accepte.

Pour autant, Jan n'aura jamais vraiment quitté la peinture, peignant notamment des portraits de personnages qu'il croise, comme cette prostituée qui deviendrait une parfaite Eve chassée du paradis. Jan développe ainsi une technique permettant d'améliorer les débuts de la peinture à l'huile, en y apposant un liant particulier permettant d'atteindre un niveau de détail encore jamais atteint dans la peinture flamande.
Jan van Eyck va embarquer pour la Terre Sainte, en étant entouré de compagnons de voyage bien particuliers, en commençant par Kristina, une bien jolie dame qui doit être affublée en homme pour ce voyage en bateau, et qui a pour mission de faire changer d'avis Jan van Eyck : l’œuvre de son frère, le retable de l'Agneau mystique, est à achever...

Avec Toulouse-Lautrec et Goya, Jan van Eyck est le troisième peintre qui ouvre le bal de cette collection consacrée aux grands peintres, chez Glénat. Comme pour les deux autres peintres cités, l'histoire racontée par Dimitri Joannidès est une incursion dans les moments clés de sa vie, et en aucun cas une fidèle biographie de la vie complète du personnage. Pour autant, le récit s'inscrit dans un contexte historique évident, bien plus palpable que ce qui est raconté dans les deux autres tomes.

Nous sommes ici en 1426, et les voyages en Terre Sainte sont importants. Ils le sont également dans les rencontres que Jan van Eyck fera, et qui se retrouveront, pour la plupart, immortalisées dans le retable de Gand. Jan van Eyck n'est pas l'inventeur de la peinture à l'huile, mais quelqu'un qui a fortement contribué à améliorer cette technique de peinture, atteignant des niveaux de détails qui sonnent la fin de l'art médiéval, et un véritable tournant dans la peinture.

Les dessins et couleurs de Dominique Hé sont très détaillés, notamment au niveau des architectures. On y trouve un côté réaliste et un côté ligne claire, loin d'être déplaisant. Les couleurs m'ont par contre dérangé, par un côté bien trop vif : j'aurai préféré des couleurs moins tape-à-l’œil, un peu comme ce que l'on pouvait voir dans le tome consacré à Goya.

Une bande dessinée qui mêle l'Histoire à la vie d'un peintre flamand très connu, notamment une fois que l'on a visité Gand. Vivement les prochains Grands Peintres !