L'humanité subit encore et toujours les conséquences de l'épidémie de wild cards qui a frappé la terre il y a quarante ans. Les humains sont répartis en trois catégories, il y a les normaux - qui n'ont pas été infectés -, les jokers - ceux qui ont le plus pâti du virus : dégénérescence physique, arriération mentale - et un petit groupe d'as - des hommes et des femmes qui ont réagi au virus en développant des pouvoirs qui les rendent surhumains -. Ils sont devenus des super-héros, le dernier rempart de la race humaine.
Eux seuls pourront protéger la planète d'une invasion de créatures insectoïdes venues des étoiles. Eux seuls pourront arrêter la secte qui se prépare à invoquer un dieu oublié dans les ténèbres.
Sous la direction de George R.R. Martin, Aces high (j'aime bien ce titre) couvre les années 1985 à 1986, cela fait déjà un demi-siècle que le wild cards a changé profondément la société américaine. Le patron Martin et ses collègues nous ont préparé dix histoires pour plonger dans cet univers mêlant science-fiction, super-héros et uchronie. Un mélange qui m'a surtout fait penser à Men in Black agrémenté d'une pointe de X-Men. Le développement de cet environnement est plutôt réussi. Il semble solide et crédible malgré les pouvoirs extraordinaires des protagonistes. De plus, les acteurs valent le coup dil : chouettes, variés, intéressants et étonnants. L'Homme modulaire et la Tortue sont mes coups de cur.
Au fil des récits, l'intrigue s'étoffe autour de l'élément central de ce recueil grâce aux actions des héros et aux manigances de la secte. Les textes sont généralement de qualité, malgré les différences de style, de point de vue et de rythme. Les auteurs invités par Martin ne sont pas des manches. Ils savent écrire une histoire divertissante, jouer avec les possibilités sans fin de l'univers et nous sortir de leur plume des super-héros singuliers.
Néanmoins, j'ai trouvé que la majorité d'entre eux avait du mal à faire monter la tension tout au long du livre. La situation est critique pour l'humanité et cela ne transparait pas vraiment. Le suspense est plutôt faiblard à mon goût. Ensuite, il vous sera demandé d'être concentré pour profiter à fond de chaque nouvelle.
Bref, si les super-héros dans un univers parallèle innovant vous branchent, Wild cards est une bonne pioche. Ce bouquin sort des sentiers battus et vous fera goûter au talent de Martin hors du Trône de fer, de Zelazny, de Snodgrass, de Williams et de quelques autres auteurs de SF doués.
