Après avoir frôlé la mort avec tout de même une balle dans la tête, Lisbeth est bel et bien de retour parmi les vivants, et la voilà maintenant décidée à se battre pour clamer haut et fort son innocence. Mais il y a également Zala, le père biologique de Lisbeth, qui parvient à surmonter la terrible blessure à la hache que lui a infligée sa fille. Zala est ainsi dans un hôpital suédois. Il sait énormément de choses, notamment sur la Section, un mouvement ayant pris naissance au sein même de la Säpo...
Avec ces affaires qui éclatent, et la publication prochaine du nouveau numéro de Millenium qui enquête sur les réseaux de prostitution suédois, bon nombre d'hommes influents se sentent menacés. C'est le cas d'Evert Gullberg, ancien patron de la Säpo aujourd'hui presque mourant, mais aussi de Gunnar Björk et Fredrik Clinton. Ces hommes n'ont pas hésité à faire tuer par Zala l'ancien psy de Lisbeth, pour placer Peter Teleborian à la place.
A présent, Zala devient un homme à abattre s'ils souhaitent que la Section ait un avenir. C'est Evert Gullberg, qui n'a plus rien à perdre, qui va se charger de la besogne, en éliminant froidement Zala à l'hôpital, devant tout le personnel hospitalier, avant de retourner l'arme contre lui. Le fait divers fait l'effet d'une bombe dans les médias suédois.
Lisbeth, de son côté, parvient à quitter la maison du médecin qui l'a soignée dans l'hôpital même où se trouvait également Zala. A présent, elle parvient à remettre la main sur Niedermann, et à empêcher le pire dans la maison de sa propre sur... Elle parvient ensuite à pirater l'ordinateur de Teleborian, celui qui n'a encore jamais été connecté au web, et dans lequel se trouvent des fichiers particulièrement intéressants.
Avec ce cinquième tome de Millenium, Sylvain Runberg (au scénario) et José Homs (aux dessins) s'attaquent à La reine dans le palais des courants d'air, qui est le troisième et dernier roman de la trilogie de feu Stieg Larsson, qui a tout de même été l'auteur qui aura fait découvrir l'excellence des thrillers nordiques au grand public français. Le roman avait particulièrement été apprécié, et il en va naturellement de même pour la bande dessinée, même si on aura droit à quelques écarts ici par rapport à ce qui se passe dans le roman de Stieg Larsson.
Qu'à cela ne tienne : on tient ici une série que l'on pourrait déjà qualifier d'anticipation, tant ce qui s'y passe au niveau de la vie d'un journal peut trouver écho avec ce qui s'est passé chez Charlie Hebdo cette année...
Le récit est toujours aussi prenant que dans les quatre premiers tomes. Les cadrages sont soignés, et le rythme est ainsi toujours aussi soigné, avec des découpages souvent serrés qui accélèrent le récit aux moments opportuns. Les dessins de Homs sont toujours aussi réussis : c'est sombre à souhait, notamment avec l'utilisation de grands aplats de noirs qui sont souvent du meilleur effet.
Depuis les débuts de la série, j'apprécie particulièrement le travail sur les couleurs de Valérie Vernay et José Homs : celles-ci sont vraiment réussies ; sans diminuer la qualité des encrages, ces couleurs savent se faire discrètes, et ne nuisent nullement à la lisibilité. Par ailleurs, elles savent mettre en valeur telle ou telle expression, faisant en sorte qu'aucune case ne soit laissée au hasard.
Une bande dessinée qui fait vraiment honneur à la série de romans, ou même aux adaptations suédoises des films. C'est assez rare pour être signalé avec force !