Les Chroniques de l'Imaginaire

Oncle Harry (U-boot - 4) - Delitte, Jean-Yves

Nous sommes en Argentine, en 1945, quelques mois après la fin officielle de la guerre. L'occasion d'y rencontrer le capitaine allemand Mauser : un homme recherché pour ses crimes contre l'humanité, mais qui a réussi à trouver refuge, comme beaucoup, en Amérique du Sud, notamment en y laissant deux modèles d'avions allemands, ainsi que la promesse d'une cargaison d'oxyde d'uranium, un composant essentiel pour la fabrication de la bombe atomique...
D'ailleurs, il faut croire que la recherche de cette cargaison se fait encore, près d'un siècle plus tard. Nous sommes en 2054, au niveau du détroit de Magellan. Des explorateurs parviennent au niveau d'une cachette, en profondeur. Mais les recherches resteront vaines, même autant de temps plus tard...

Mais que s'est-il passé en 1944 ? On le saura en suivant l'idée de Hanz, un homme qui sait que le Reich est sur le point de perdre la guerre. Un homme que les petites victoires sur la mer n'amusent plus, et qui doit maintenant partir à la rescousse d'un U-boot commandé par un certain Mauser... De quoi se mettre d'accord avec des personnes gradées, histoire d'assurer intelligemment les arrières, en revendant pour une petite fortune une certaine cargaison...
Il faudra bien attendre 2054 pour que l'oxyde d'uranium en question soit enfin retrouvé, dans l'Océan Indien, ou plutôt ce qu'il en reste, et plus précisément dans la carcasse pourrissante d'un paquebot, qui ne demande qu'à s'écrouler...

Ce quatrième tome de U-boot marque la fin de cette série de Jean-Yves Delitte. Le peintre officiel de la Marine nous montre, bien rapidement, qu'il est aussi très à l'aise dans les dessins d'avions allemands de la seconde guerre mondiale ! Ce quatrième album fait toujours montre de dessins superbes, de mises en couleurs très achevées, notamment au niveau des bateaux, avions, et de certains paysages naturels, dans l'Arizona ou dans les environs de Tchernobyl, et ce quelle que soit l'époque traversée.
Le tome est ainsi l'occasion de passer d'une époque à une autre, puisqu'on passe allègrement de 1944 ou 1945 à 2054 ou 2055. De quoi se perdre un peu, d'ailleurs, il faut bien l'avouer... Les flash-back sont vraiment nombreux, et les groupes de personnages, parfois très ressemblants par ailleurs, ne sont pas forcément pour aider dans la fluidité de la lecture.
Un défaut tout de même important, même s'il faut bien reconnaître que certaines planches sont superbes, notamment des dessins en double page d'un avion au-dessus de la mer, avant une attaque qui ne sera qu'un leurre.

Un tome graphiquement très bon, mais à la lisibilité qui aurait pu être meilleure.