La vie n'a pas été banale, pour celui que tout Londres appelle John Arthur Livingstone. Sa venue en Angleterre s'est d'ailleurs faite en grandes pompes, avec tout ce que Londres contenait de notables à cette époque. John Arthur Livingstone a été perdu dans la jungle alors qu'il était bébé, et il a été élevé par des singes, des orangs-outangs pour être précis.
L'homme a été trouvé grâce aux recherches d'une riche notable londonienne, qui dit être sa grand-mère. Le fait de quitter sa jungle, l'arrivée en bateau sous une effroyable tempête : ce sont là autant de souvenirs difficiles dans la vie de cet homme. Pour autant, John Arthur est tout sauf un homme sauvage. C'est bien sûr un être que trop de vêtements ont tendance à rendre mal à l'aise, mais c'est aussi quelqu'un qui a surpris tout Londres, en parlant de philosophie dès son arrivée en Angleterre.
Mais la vie de John Arthur Livingstone ne peut pas juste se résumer entre son ancienne vie dans la jungle et sa vie actuelle à Londres, peut-être d'ailleurs plus difficile à vivre. Il y a aussi l'amour... Celui qu'on appelait avant Saturnin ne peut s'empêcher de penser à Naïcha, une jeune femme simple et séduisante, loin des filles qui peuplent les rues londoniennes. Et puis, il y a ces meurtres de prostituées, qui surviennent justement avec la venue de Livingstone à Londres. De quoi éveiller la méfiance envers cet homme, pour bien des policiers de la capitale anglaise...
Ce second tome de John Arthur Livingstone - Le Roi des Singes sonne la fin de ce diptyque signé Philippe Bonifay, avec Fabrice Meddour au dessin et Stéphane Paitreau aux couleurs. On retrouve ici d'ailleurs énormément d'animaux différents, un peu comme Philippe Bonifay a pu connaître sur Zoo, avec Franck Pé.
Ici, les planches de Meddour et Paitreau sont absolument extraordinaires. Les couleurs sont magnifiques, et ce avec la variété des paysages rencontrés. Les dessins d'architecture londonienne sont d'une grande justesse, les personnages et leurs costumes sont soignés et totalement convaincants. Les arrières-plans sont baignés de peintures superbes et de lumières travaillées. Un véritable régal pour les yeux, quelle que soit la case sur laquelle on s'attarde.
Philippe Bonifay parvient également à rendre son personnage principal particulièrement intéressant, et ce par des flash-back, avec deux histoires en une, mais également par les situations, et l'adaptation difficile que peut avoir Livingstone, entre les filles qui lui tournent autour, ses souvenirs passés, et l'enquête qui vise à comprendre qui en veut autant aux prostituées londoniennes...
Un second tome convaincant qui évite le piège d'être juste un énième Tarzan, qui clôt de très belle manière un bien joli diptyque d'aventures !
