Les Chroniques de l'Imaginaire

Julius IV (Le troisième testament - 8) - Alice, Alex & Montaigne, Thimothée

Il a fallu attendre la toute fin du voyage, à quelques mètres d'un sommet enneigé, pour assister à un revirement de situation surprenant : le messie, ou Sar Ha Sarim, s'est persuadé que rien n'existait, ici, à l'Est... Maintenant, il en est sûr : il faut retourner en Judée afin de se battre, avec tout un peuple, pour enfin repousser les légions romaines, et faire valoir les droits de la chrétienté sur ces terres.
Mais un revirement en appelle un autre, en la personne d'un romain, justement, appelé Julius. L'ancien général est le seul à avoir suivi celui que l'on pense être le frère de Jésus Christ. Il est le seul à être allé jusqu'à cette montagne enneigée, après la traversée des déserts et des jungles luxuriantes. Et il est le seul à y avoir trouvé la foi, persuadé que la parole de Dieu se trouve dans ce prochain sommet.
Et Julius a raison d'écouter sa foi, qui l'amène à des écritures dans une langue qu'il ne connaît pas, et qu'il scelle aussitôt de sept sceaux. Un nouveau Testament, qu'il va falloir conserver. Julius doit maintenant faire le chemin du retour, loin de se douter que son ancien compagnon perd de plus en plus la foi, n'hésitant plus maintenant à employer la force pour faire vaincre ses idées. Et ce, jusqu'à Rome et les fauves du cirque, jusqu'à un certain Néron qui est prêt à le laisser accomplir son destin...

Le cycle Julius trouve son épilogue avec ce quatrième tome d'une série qui se déroule donc bien avant Le troisième testament, série culte s'il en est chez Glénat ! On retrouve ici avec un grand plaisir la patte d'Alex Alice qui signe le scénario, mais également les storyboards et la somptueuse couverture, comme pour les trois tomes précédents. Les dessins de Thimothée Montaigne prennent admirablement de la force et de l'ampleur, et il en va de même pour les couleurs de François Lapierre, qui signe des cieux magnifiques, et des décors non moins convaincants.
Les personnages d'Alex Alice et de Xavier Dorison ne sont pas en reste : les expressions sont terriblement soignées, et Julius aura subi une transformation hallucinante au fil des quatre tomes de cette série. Le personnage du messie, quant à lui, garde toujours ce regard lumineux qui lui confère un charisme à toute épreuve, rarement atteint en bande dessinée.

Ce cycle aura vraiment été soigné de bout en bout, et soutiendra finalement parfaitement la comparaison avec Le troisième testament. Ce n'était pas une affaire gagnée d'avance.