Il y a trois ans, une étrange épidémie a d'abord frappé la France pour s'étendre dans le monde entier. Une maladie inconnue, d'un genre nouveau, sans aucun remède : l'amorostasie. L'amorostasie frappe les gens amoureux. Ils se figent en regardant l'être aimé, ou même juste en pensant à lui. Des tas de personnes ont ainsi été figées dans la rue, chez eux, n'importe où. Cela a engendré bien des désillusions, mais aussi des révélations. C'est précisément ce qui est arrivé à la journaliste Olga Politoff, qui ne s'est pas figée devant son fiancé mais devant Kiran.
Au début de ce deuxième tome, cela fait trois années qu'ils sont figés. Olga chez ses parents, Kiran en prison. Alors que des médecins chercheurs tentent de trouver un remède, le choix de leur cobaye se porte justement sur Kiran. Le résultat de leur expérience est surprenant : ce n'est pas Kiran qui se réveille, mais Olga, à des kilomètres de là. Et Olga n'a plus qu'une envie, retrouver Kiran pour se refiger avec lui !
Pendant ces années, la population s'est protégée grâce à l'anamorax, un vaccin contre l'amorostasie. Mais si celui-ci a pour conséquence d'inhiber totalement le développement de sentiments amoureux, il empêche aussi l'amitié, la compassion, l'altruisme. C'est alors que s'est formé un groupe de résistants, qui se refusent à prendre ce vaccin et persistent à mener clandestinement la vie joyeuse qu'ils ont toujours menée, quitte à se mettre hors-la-loi. Olga sera amenée à les côtoyer grâce à une suite de rencontres.
Si la troupe de résistants est attachante et qu'on la suit avec plaisir, je dois avouer que je n'ai pas lu ce deuxième tome avec autant d'enthousiasme que pour le premier. Ici les événements s'enchaînent avec trop de facilité, sans réel rebondissement. Et il manque ce piquant qui faisait tant de bien dans le premier volet, notamment à travers le personnage d'Olga qui a perdu de son mordant. Alors qu'on se serait attendu à ce qu'elle se batte pour récupérer Kiran et le sortir de son état, elle ne pense qu'à se refiger avec lui. L'amour rend-il si faible ?
La fin de Pour toujours... suggère une suite. J'espère que Cyril Bonin saura lui redonner le même souffle que dans le premier tome. Affaire à suivre...