Les Chroniques de l'Imaginaire

Strad (Louise Morvan - 5) - Sylvain, Dominique

Un jeune musicien est abattu en plein rue, et son violon lui est volé. Et quel violon... vingt quatre millions de francs au bas mot. Un stradivarius magnifique. En parallèle, Ophélie Reix est assassinée pendant l'une de ses performances, où elle dérivait nue sur la Seyne, sur un flotteur en forme de croix. Tout ramène à Christian Donovan et Martin Reix, antiquaires spécialisés dans les instruments hors du commun, et respectivement ex-mari et père de la dernière victime. Louise Morvan, détective privée de son état, est chargée d'enquêter sur la disparition du violon. Pour cela, elle épie tous les faits et gestes du jeune antiquaire. Tout son être le lui hurle, ces deux affaires sont liées. Mais où est le point de rencontre des deux trajectoires ?

Je découvre Louise Morvan dans cet opus. Toujours assez attirée par les nouveaux personnages forts, j'avoue avoir plongé avec avidité dans cet ouvrage. Le bilan est pour moi assez mitigé au premier abord. Je m'attendais un peu à une super enquêtrice, pleine d'intuition, de malice et spécialiste en arts martiaux. Ce n'est pas du tout le cas. Oui, la jeune femme est décrite comme intelligente et elle fait preuve de pas mal d'intuition. Mais elle est en dehors de ça relativement "normale", pour ne pas dire "quelconque", ce qui serait péjoratif et ne représenterait pas du tout le fond de mon idée. D'une certaine façon, Clémenti est bien plus atypique et bien plus génie-fou que mademoiselle Morvan. Un peu déçue donc dans un premier temps, pour me rendre compte finalement que cette petite détective était juste humaine, et que sa normalité devait nécessairement faire écho chez beaucoup de lecteurs.

Passé ce temps d'adaptation, j'ai plutôt bien aimé tous les personnages de ce livre, tous très travaillés, et parfaitement calibrés. Un petit coup de cœur en ce qui me concerne pour le commissaire Clémenti...

L'histoire en elle même est assez originale. Pas mal de rythme, et quelques rebondissements bien sentis. Un peu caricatural parfois, mais rien de bien gênant. Le dénouement est assez surprenant sur plusieurs points. Certaines personnes pourront dire qu'elles avaient bien pressenti une ou deux petites choses, mais personne ne pourra imaginer le tableau global avant son dévoilement.

Une histoire sympathique donc et agréable à lire. Je pense que je reviendrais vers Louise Morvan pour étudier son personnage avec un peu plus d'attention.