La NSA a mis au point un nouveau système de surveillance transversal des médias. Un homme, entouré de milliers de sources d'information continues et simultanées, les analyse en état de sous-conscience à l'aide d'une drogue de dernière génération. Les millions de dollars investis dans ce programme doivent permettre d'anticiper l'avenir. Si les prédictions de l'oracle, Apollo Johnson, sont en règle générale difficiles à décoder, le 10 septembre 2001, il a annoncé pour le lendemain la mort venue du ciel, à New York, sur les tours du World Trade Center. Apollo est un pion essentiel de la sécurité des États-Unis.
Apollo Johnson est un autiste, surdoué intellectuellement mais proche de zéro pour le traitement de ses émotions. Le problème est que sa mère vient d'être tuée, renversée par un chauffard.
Nous devons cette nouvelle série chez Casterman à deux jeunes auteurs, Bleda, un dessinateur et illustrateur espagnol, et Gloris, un scénariste français. NSA est un thriller qui démarre d'une idée originale et intéressante. La sauce prend vite, le rythme est présent et l'ambiance se rapproche de celle d'un film américain efficace.
Gloris ne tombe pas dans le panneau du mysticisme ridicule ou des remords inappropriés, ce qui était une crainte pour moi au vu du sujet de cet album. Son scénario est construit de manière classique et propose un agréable divertissement. Il est aidé, pour cela, par son collègue Bleda qui fournit des dessins modernes et réalistes. La fluidité des mouvements est bien retranscrite et la mise en scène est dynamique. Toutefois, il pèche au niveau des expressions faciales exagérées et trop variables. Son travail n'atteint pas la qualité de celui d'un Francq ou d'un Jigounov mais il n'en demeure pas moins correct.
En conclusion, L'oracle est un bon thriller divertissant. C'est prenant, les pages défilent sans effort et j'ai hâte de me plonger dans la suite de l'histoire.