Les Chroniques de l'Imaginaire

Un temps de Toussaint - Zamparutti, Angelo & Rabaté, Pascal

Nous sommes dans un petit patelin à la campagne, comme il en existe tant en France. On y trouve le bistrot qui fait aussi garagiste, le croque-mort, l'église, ainsi que les personnages pittoresques, parfois simplets, qui viennent immanquablement faire leur loto... Tout commence ici avec la visite du croque-mort dans ce fameux bistrot, histoire de boire un coup, et de s'assurer que la bagnole sera bien retapée...

Et puis, il y a une procession funèbre qui passe dans la rue. Un ami qui part, oui, mais qui est enterré par la concurrence, pas vraiment de quoi rassurer Bénodet, qui est en manque de clientèle. Et puis, il y a Dédé, celui que la nature n'a pas vraiment gâté du côté du ciboulot. Dédé vient au bistrot pour téléphoner à son frère hospitalisé, incapable qu'il est d'aligner correctement les numéros sur un cadran. Dédé qui parle à son frère comme à un pote, et qui ramasse ensuite du caoutchouc, histoire de le brûler pour récupérer le cuivre, qui se vend à prix d'or, il paraît...

Il n'y avait décidément que Pascal Rabaté (Les petits ruisseaux, La Marie en plastique, Le petit rien tout neuf avec un ventre jaune...) qui pouvait reprendre en bande dessinée ce récit d'Angelo Zamparutti. Un temps de Toussaint est une nouvelle tranche de vie qui respire vraiment la France profonde, celle qu'on adore découvrir dans une bande dessinée, et qui nous scotche littéralement du début à la fin.

Un temps de Toussaint aura beau être un livre court avec sa vingtaine de planches, cela sera suffisant pour nous faire hurler de rire, et plusieurs fois encore. Les personnages sont typiques, vraiment travaillés, reconnaissables entre tous. Les dialogues sont parfaitement ciselés, et faits pour rentrer directement dans le cerveau du lecteur. C'est cash, brut de fonderie, et c'est tout ce qu'on aime dans ce genre de bande dessinée.
Le prix de l'ouvrage allant de pair avec son faible nombre de pages, il permet à toutes les bourses de se le procurer. Alors, il serait vraiment dommage de se priver des frasques de Dédé et de sa bande !