Sous les yeux d'Alex et Robin Delaware, une inconnue joue les femmes fatales. Robe blanche, maquillage sophistiqué, pose élégante, l'inconnue sirote son martini - un cocktail ferait parvenu - en tirant sur sa cigarette de ses lèvres rouges. Elle envoûte autant les hommes que les femmes du bar de l'hôtel.
Le psy et son artiste d'épouse sont secoués le lendemain matin par la tornade du LAPD, le lieutenant Sturgis. La mystérieuse blonde est morte. Mais une héroïne de film noir ne peut pas se contenter d'une mort banale, elle est passée devant le peloton d'exécution.
Sturgis embarque son ami Delaware, consultant brillant, sur cette nouvelle affaire.
Kellerman remet au travail ses deux enquêteurs chevronnés pour une plongée dans le désespoir sordide qui gravite autour de la cité des anges et de sa machine à rêves. Il a bien bossé son introduction. On voyage à Casablanca avant d'être balancé dans les rues de Los Angeles. La suite est, toutefois, moins remarquable.
L'intrigue de ce roman est assez simple et son déroulement plutôt ordinaire. Il n'empêche que l'ensemble fonctionne relativement bien. L'inconnue du bar se lit vite et facilement.
Néanmoins, ce policier est appauvri par plusieurs défauts. Premièrement, Kellerman ne peut se retenir de rendre son personnage principal, psychologue tout comme lui, agaçant et de l'embarquer dans de désagréables discussions. Exactement comme ces séries télévisées hantées par un psy (NCIS LA, par exemple). D'ailleurs, pour l'aspect développement psychologique des acteurs, on reviendra, ce livre étant pourtant vendu comme l'ouvrage d'un docteur dans cette branche.
Ensuite, j'ai le sentiment qu'il balade le lecteur dans des descriptions systématiquement surdétaillées pour gonfler son livre. Son style d'écriture souple permet, heureusement, de les avaler rapidement. Enfin, la déduction finale qui clôture l'enquête et identifie le coupable est très artificielle et met fin au récit de manière brusque par rapport à sa construction et au rythme posé par l'auteur.
Mais au final, L'inconnue du bar reste un polar divertissant, à lire sans se prendre la tête et sans en attendre plus.