Les Chroniques de l'Imaginaire

L'héritière (L'héritière - 1) - Salisbury, Melinda

Twylla du royaume de Lormere est Daunen incarnée, la réincarnation de la fille des Dieux, l’équilibre entre le jour et la nuit, la vie et la mort. A chaque lune, son sang est mêlé à l’aubemorte, un poison violent et mortel, et elle boit ce mélange afin de prouver au monde son essence divine. Mais si elle survit au poison, celui-ci imprègne le moindre de ses pores, rendant son contact fatal. Seuls les bénis des dieux - le roi, la reine et le prince - peuvent la toucher sans crainte. Pour les autres, un seul contact et c’est la mort assurée.
C’est pourquoi Twylla est aussi le bourreau du royaume. Et elle l’a appris en tuant son seul et unique ami. La jeune fille est totalement soumise à la reine, qui lui rappelle dès que possible son devoir et ce qu’il implique. Mais également que, grâce à son statut, sa famille est à l’abri du besoin et que tout pourrait s’arrêter au moindre signe de rébellion. Un jour, elle cessera d’être Daunen pour devenir reine en épousant le prince Merek. Ainsi l’a décidé la reine. En attendant, Twylla doit vivre dans la crainte de toucher quelqu'un, obéir à la souveraine et se taire.

Mais l’arrivée à son service d’un jeune garde, Lief, va tout changer…

L’héritière est le premier tome d’une trilogie (même si je trouve que cette histoire se suffit à elle-même) qui nous entraîne dans les arcanes du pouvoir, au sein d’un royaume étrange où le contact d’une simple jeune fille peut s’avérer mortel.
L’intrigue se déroule lentement, Melinda Salisbury prenant le temps de poser son univers et ses personnages. Par petites touches, on en apprend un peu plus sur l’histoire du royaume, sa mythologie… et c’est passionnant. Twylla est la narratrice et on suit avec plaisir son évolution. Certains pourront trouver le démarrage long, pour ma part j’ai apprécié cette installation progressive.
Comme souvent, on n’échappe pas au triangle amoureux mais alors qu’il pouvait paraitre simpliste et écrit d’avance, il s’avérera porteur de surprises inattendues.

J’ai beaucoup aimé l‘univers, inventif et inédit. Twylla est une jeune fille assez naïve, qui subit beaucoup mais va progressivement se révéler. J’ai par contre trouvé certaines révélations finales un peu tirées par les cheveux. Il y a réellement de très bonnes idées dans ce roman, notamment au niveau des mythes et légendes. Mais elles sont sous-exploitées et quand enfin elle intègrent le roman, on a le sentiment que c’est trop : trop d’un coup ou trop tard…

Mais L’héritière reste un bon roman de fantasy, avec juste ce qu’il faut d’intrigue, de suspense et de passion. A découvrir à partir de treize ans.