Les Chroniques de l'Imaginaire

La guerre éternelle (La guerre éternelle - 1) - Haldeman, Joe

Tout avait commencé par la découverte du champ colapsar qui permettait de se déplacer sur de grandes distances dans l’espace. Dès lors, la colonisation de nouvelles planètes n’était plus un souci. Seulement un jour, la sonde accompagnatrice d’un vaisseau de colons est revenue seule. Après analyses, il s’est avéré que le vaisseau avait été pris en chasse et détruit. L’agresseur fut baptisé Tauran, du nom de de constellation où avait eu lieu l’attaque, et la compagnie de colonisation est devenue l’AENU, l’armée d’exploration des nations unies. Une armée d’élite fut créée, cinquante hommes et cinquante femmes chargés de combattre l’ennemi.

Leur entrainement commence dans le Missouri pour se poursuivre sur Charon, une planète à trois semaines de la Terre. Là, c’est un mois de formation intensive qui les attend avant d’être envoyés sur le front. Là-haut, tout est potentiellement mortel : l’environnement, l’équipement… La moindre erreur est fatale.

Le soldat Mandella fait partie de cette unité d’élite, même s'il se demande ce qu’il fait là, à combattre un ennemi inconnu, dans un conflit dont on ignore les tenants et les aboutissants, avec des moyens que personne ne maîtrise vraiment. D’autant que s'il survit, plus rien de ce qu’il a connu n’existera : à cause de la dilatation temporelle, le temps ne s’écoule pas de la même manière dans l’espace et sur terre…

Marqué par la guerre du Vietnam, Joe Haldeman nous offre un plaidoyer contre la guerre. On y découvre toute l’horreur des conflits, du côté des simples soldats. Le récit est narré par le personnage principal qui nous livre ici son autobiographie. Le ton est donc volontairement cynique et grinçant.

On découvre des hommes et des femmes qui n’étaient pas destinées à devenir soldats (d’ailleurs Mandella se définit comme pacifiste), mais qui se retrouvent en première ligne avec une seule idée : rester en vie, sans vraiment savoir pourquoi ni contre qui ils se battent. Les dénonciations concernant les manipulations de l’armée sont nombreuses et peuvent trouver des échos dans notre histoire. Et quand le miracle se produit et que les soldats retournent à la vie civile, cela ne se fait pas sans mal. Car la société a subi de vastes changements auxquels ils ne sont pas préparés.

Si j’ai vraiment apprécié le fond de ce roman, j’ai eu plus de mal avec la forme, surtout au sein de la dernière partie. Le récit des combats, les explications scientifiques sont très ardus et alourdissent le récit à mon goût, surtout pour quelqu’un qui n’est pas familier avec la hard science-fiction.
A noter que nous avons là le texte original et qu’on trouve en annexe plusieurs chapitres qui faisaient partie de la première version publiée en France, qui était la version remaniée américaine. Et sincèrement, la version originale est bien plus critique.

Un roman de science-fiction à découvrir, qui offre une profonde critique de la guerre et nous invite à partager le sort des soldats qui ne sont finalement que de simples marionnettes.