Nous sommes en avril 1889, au large du Havre. Le See Horse, un trois-mâts anglais rempli de marchandises destinées à l'exposition universelle de Paris, est lâchement attaqué par un sous-marin et est impitoyablement envoyé par le fond. L'attaque est revendiquée par un groupe de terroristes, au niveau du premier ministre anglais. Ce dernier convoque ses meilleurs inspecteurs, à savoir Charlotte et Robin Molton, qui sont frère et sur.
Les deux inspecteurs aux idées et méthodes neuves sont bientôt envoyés à Paris : la demande de rançon pour éviter de futurs attentats est émaillée d'une photographie de la ville de Paris, avec la récente tour Eiffel en ligne de mire... Côté parisien, la tranquillité n'est pas au rendez-vous, puisqu'un vol de plusieurs caisses de dynamite vient d'avoir lieu, avec le meurtre d'un cheminot à la clé. Pour l'inspecteur Hector Gourmont, de la police parisienne, le meurtre est signé par des activistes irlandais.
Gourmont a du mal à savoir où donner de la tête, en attendant ses collègues anglais. C'est l'effervescence dans le tout Paris, à l'approche de l'exposition universelle. Notamment, Gourmont fait la rencontre de Percy Tyrrel, un riche homme d'affaire canadien, qui va ouvrir prochainement son restaurant au premier étage de la tour Eiffel. L'homme est affable et a à cur de veiller à la décoration américaine de son nouvel établissement. Il ne tarde d'ailleurs pas à se prendre d'amitié pour Robin et Charlotte Molton, allant même jusqu'à inviter cette dernière dans son établissement, la veille de son ouverture...
Il est tout à fait plaisant de parcourir ce cinquième tome de Special Branch, une série qui n'est pas une suite, mais plutôt une continuité de la série Fog. Nous sommes habituellement dans un Londres victorien avec cette série, et ce tome déroge à la règle, nous emmenant plutôt dans la capitale française. C'est Charlotte Molton qui est particulièrement mise en avant ici, avec des méthodes révolutionnaires pour l'époque, notamment celle qui consiste à comparer les empreintes digitales des individus : Un procédé qui sera largement utilisé à partir de cette époque, justement.
Le récit de Roger Seiter est ici en tout cas parfaitement maîtrisé : on passe d'un groupe de personnage à un autre, d'un lieu à un autre, sans aucun problème de compréhension ou de lisibilité. On ne voit pas forcément non plus les rebondissements arriver, ce qui est également un excellent point pour ce nouveau tome.
Au niveau graphique, Hamo conserve son style : la lisibilité est largement mise en avant, avec des cases qui ne sont pas inondées de détails inutiles. Les expressions sont mises en avant, aux dépends de certains décors, et la colorisation, discrète et efficace, reste parfaitement adaptée à ce style graphique. Personnellement, j'aime beaucoup !
Une série intéressante, sur la façon dont les enquêtes étaient menées il y a un siècle. L'ensemble est ici mêlé à des éléments historiques qui achèveront d'intéresser une grande partie du lectorat. Non, vraiment, Special Branch, c'est du tout bon, et c'est à mettre entre les mains de ceux qui aiment des séries comme Les Quatre de Baker Street !