Les Chroniques de l'Imaginaire

Werner (Dent d'ours - 3) - Yann & Henriet, Alain

Avril 1945. La seconde guerre mondiale est sur le point de se terminer, et c'est au-dessus de Berlin que tout se joue, à présent. Notamment, les espoirs allemands sont encore forts sur Hanna, qui est devenue la meilleure pilote de la Luftwaffe. Même si cette dernière n'est plus que l'ombre d'elle même suite au pilonnage des alliés en marche vers Berlin, elle sera appelée à conduire le dernier fleuron de l'aviation allemande...

De son côté, on retrouve Max Kurtzman dans un lit d'hôpital militaire allemand. L'homme a été blessé alors qu'il volait avec Hanna, justement. En Allemagne, personne ne se doute que Max, le juif, se fait passer pour Werner pour faire échouer les plans du führer et de Hanna. Et jusqu'à présent, le petit garçon qui a appris à voler aux Etats-Unis s'en sort à merveille. Pour autant, la méfiance des gradés allemands commence à se faire sentir, surtout lors des essais de vol sur la dernière aile volante HO 229...

Alors que la concurrence est rude pour savoir qui pourra voler avec Hanna, l'occasion est belle de faire un flashback sur un épisode de la vie de Werner et Max, alors que ce dernier s'apprêtait à quitter l'Allemagne avec son père... Un épisode qui devient véritablement tragique, lorsque la famille est rattrapée par deux jeunes brutes des jeunesses hitlériennes. Un épisode qui nous fait comprendre pourquoi Werner est introuvable depuis quelques temps...

Ce troisième tome de Dent d'ours dévoile bien des mystères, notamment autour de la ressemblance de Werner et Max, ressemblance qui m'avait personnellement gêné lors de la lecture du tome précédent. Cela trouve maintenant tout son sens, sans que je puisse bien évidemment trop raconter pourquoi !
En tout cas, le scénario de Yann est à la hauteur des deux tomes précédents : on suit d'un côté l'Allemande Hanna, prête à aller jusqu'au bout, même si elle ne partage pas toutes les idées d'Hitler. D'un autre, on tient ce terrible flashback, très lourd de conséquences. Un flashback qui emmène finalement tout le scénario imaginé par Yann.

Les dessins de Alain Henriet sont toujours aussi fins et soignés. Les couleurs d'Usagi savent mettre les traits en valeur, sans en altérer la force ou la qualité, allant même jusqu'à mettre en valeur magnifiquement les cieux ou les jeux de lumières, sur les scènes d'action en altitude. Une fois de plus, l'album est parfaitement soigné du point de vue graphique, et saura s'attirer les honneurs à la fois de la profession et du grand public.

Un premier cycle d'une grande qualité s'achève avec ce troisième tome de Dent d'ours. Qui sait ce que les auteurs nous réservent pour un éventuel second cycle chez Dupuis ?