Monika est une artiste. Une femme magnifique, qui habite seule dans un grand appartement, où elle prépare une exposition importante pour sa carrière, exposition qui mêlera de la photo, du dessin, et également de la vidéo. Elle ne reçoit que peu dans cet appartement, et justement, aujourd'hui, c'est Théo, une espèce de geek informaticien, qui débarque. Alors que Théo lui parle de ses dernières avancées, en matière de hacking, Monika lui parle d'un certain Epson, homme politique qui cartonne, fondateur d'un nouveau parti, et accessoirement personne qui sait où doit se trouver Erika, la sur disparue de Monika.
Alors, Théo enquête. Il parvient à tomber sur la messagerie électronique et sur les textos reçus par Epson. Il est question d'une soirée coquine, sous forme de bal masqué, qui aura lieu ce soir. L'occasion est trop belle pour Monika, pour entrer en contact avec ce personnage politique qui sera là, de façon bien entendu incognito.
D'abord perdue, Monika parvient à prendre de l'assurance, et à entrer en contact avec le nouveau leader politique. Bien qu'il ne se passe rien ce soir là, les deux êtres tombent amoureux l'un de l'autre, et vont être amenés à se revoir...
Cela n'est pourtant pas du goût de tout le monde. Monika commence par recevoir des messages de menace, et malgré tout elle ne peut s'empêcher de continuer à voir Epson. Cela a d'ailleurs pour effet de faire ressortir Erika de sa tanière, à la grande surprise de Monika ! Les jeux de bals masqués sont dangereux, et pourraient bien faire éclater au grand jour de bien sombres histoires familiales...
Thilde Barboni (au scénario) et Guillem March (au dessin et à la couleur directe) frappent un grand coup avec ce premier tome de Monika, qui paraît chez Dupuis. Autant dire que la promesse d'érotisme de la couverture est totalement tenue dans ce premier tome : les jeux amoureux sont bien de la partie, même s'ils deviendront de plus en plus dangereux au gré des rencontres de l'héroïne avec Epson...
Ainsi, le personnage principal de cette histoire est un petit bout de femme tout ce qu'il y a d'attachant, et ce à bien des égards. Malgré la teneur des soirées et des échanges, il demeure une fragilité et une candeur qui donnent toute la saveur à ce personnage de Monika. Ajoutons également que les auteurs n'entrent jamais dans la vulgarité, dans une histoire qui peut ainsi tout à fait être découverte par un large public.
Et puis, il y a les dessins de Guillem March, qui sont de toute beauté, avec les couleurs directes. L'auteur dessine divinement bien les femmes, les expressions, les maquillages, les tenues, les silhouettes : tout est à l'avenant de ce point de vue, et aucune case n'est laissée au hasard dans ce premier tome. Les plans serrés sont de toute beauté, les cadrages également, et l'ensemble respire les heures et les heures de travail, pour parvenir à un tel résultat graphique.
Un premier tome parfaitement réussi, sur le fond comme sur la forme, qui ne peut que nous faire regretter de devoir patienter jusque septembre 2015 pour découvrir la suite de ce diptyque qui mêle l'érotisme et le thriller politique.
