Riel a réussi à survivre à l'offensive des rebelles emmenés par Chogan. Il parvient à sauver un autre leader rebelle, ce qui lui ouvre les portes vers les rebelles les plus modérés. Pour autant, Riel n'a qu'une idée en tête : retourner vers Chogan, notamment pour sauver Nève, une bien jolie cambrioleuse qu'il a désormais dans le cur...
Pour les entreprises Jouvex, rien ne va plus : le vaccin censé prolonger la vie des êtres humains tient de moins en moins ses promesses, au grand désespoir de Norton, le leader du produit, qui doit rendre des comptes aux actionnaires. Des gens meurent, tous les jours, suite à l'injection de ce vaccin, qui ne fonctionne plus, il faut bien le reconnaître. Pourtant, il reste encore un espoir, en la personne de Naga.
Car Naga n'est autre que la fille du génial inventeur de ce produit qui prolonge la vie. Elle porte dans son sang le tout premier vaccin, et non la seconde souche qui n'est qu'une pâle copie, et qui pose autant de problèmes aujourd'hui. Alors que les rebelles et Chogan éliminent maintenant un otage par heure en direct à la télé pour provoquer une prise de conscience de la fourberie de Jouvex et Norton, Naga s'éveille, chargée à bloc...
Thierry Labrosse, dessinateur des premiers Moréa, signe ici chez Vents d'Ouest la conclusion de son triptyque Ab Irato. Une aventure qui mêle fiction et fantastique, sur fond de découverte scientifique majeure, dans un futur qui n'est guère engageant. Malgré les catastrophes écologiques, l'Homme n'a retenu aucune leçon, et les nantis sont encore une fois privilégiés.
Mais Thierry Labrosse imagine un univers où les privilèges se retournent justement contre les nantis... La substance censée prolonger la vie finit par la raccourcir, au contraire. Différents groupes de personnages se créent, bien évidemment, sans que la moindre difficulté ne soit rencontrée pour la bonne compréhension du récit. Cela reste assez fluide, malgré les quelques flashback qui émaillent ce dernier tome.
Graphiquement, on trouve une héroïne, Naga, très ressemblante à Moréa sur la couverture de ce premier tome. La ressemblance s'arrête bien là, et elle n'est d'ailleurs plus si frappante lorsqu'on regarde les planches de ce dernier tome. Labrosse est à l'aise, avec un dessin très sombre, et très adapté à l'ambiance du récit. Les scènes d'action sont plutôt bien rendues également, notamment la confrontation finale avec Naga, qui est de toute beauté.
La série Ab Irato est dans l'ensemble soignée et intéressante, même si elle pourrait souffrir d'un manque d'originalité pour les lecteurs avertis. En dehors de ce petit défaut, très dépendant de vos lectures précédentes, vous disposerez d'un triptyque très qualitatif !