Ce deuxième tome de l'intégrale consacrée à Omale réunit un roman et un recueil de nouvelles.
Le Landor, au cur de l'Aire Humaine, est un endroit très reculé. Bien qu'occupant une superficie comparable à celle de la Terre, il est ceint d'une gigantesque muraille qui empêche le contact entre les Humains vivant à l'intérieur - les Elus, des religieux très stricts prohibant le contact avec les autres rehs - et ceux du dehors. Or depuis une trentaine d'années, un exode massif a poussé des millions d'habitants à fuir, ravageant les terres qu'ils traversent au point d'inquiéter les territoires situés plus loin.
Cela pourrait mettre en péril la paix qui règne enfin, depuis un siècle, entre les différentes rehs cohabitant sur Omale. C'est pourquoi une expédition scientifique est montée, qui doit survoler le Landor depuis un vaisseau pour déterminer ce qu'il en est réellement de ce "Gouffre de l'Apocalypse" qui semble annoncer la fin du monde. Hélas, le vaisseau se crashe et ce qu'il reste du groupe - deux Chiles et quelques Humains - doit continuer par la voie terrestre. Une mission qui s'annonce difficile et probablement sans retour.
Ce troisième roman du cycle reprend le même principe que les précédents : le voyage d'une poignée de gens amenés à traverser Omale dans le but de découvrir des réponses à leur arrivée. Au fil du temps, ils font des rencontres délicates, découvrent des lieux originaux, sont confrontés à des dangers de tous types. Une quête, en somme.
J'ai apprécié que cette fois ce soit un Chile qui semble le personnage principal, celui dont on suit le plus les actions et les pensées. C'était un regret pour moi dans les romans précédents, de ne pas avoir assez suivi l'action d'un point de vue non humain. Malheureusement, cela ne m'a pas apporté autant de plaisir que je l'espérais : Haka, le Chile qui dirige la mission, partage la vedette avec Forstine, un Humain sur lequel il se repose beaucoup. Et finalement, si on met de côté les différences physiques et deux ou trois caractéristiques évidentes (le jeu du Fejij pour les Chiles, l'occultation pour les Hodgqins...), il semble que ceux-ci pensent beaucoup comme des Humains et n'en soient guère différents.
Une nouvelle fois, Laurent Genefort a imaginé un contexte très riche. Cependant, j'avoue avoir cette fois encore trouvé ça assez long et lourd, avec une conclusion trop plate alors que tout du long on espère un final qui en vaille la peine.
Les 7 nouvelles présentées ici se penchent sur différents épisodes de l'histoire d'Omale, ordonnés de manière chronologique. Malheureusement, j'ai trouvé que dans l'ensemble cela n'apporte pas grand chose par rapport à tout ce qui a déjà été dit dans les romans. Sans compter que les fins me laissent toujours dubitatives, je ne suis pas sûre d'avoir suivi l'auteur là où il voulait nous emmener et ça me gâche un peu la lecture. Cela est cependant compensé par la richesse des descriptions, les points précis qui sont évoqués sont souvent très intéressants.
Aparanta nous fait découvrir l'arrivée des colons forcés, leur atterrissage héroïque, leurs premières rencontres avec les autres rehs...
Un roseau contre le vent, voyage à bord de limaces géantes, nous montre les mécanismes par lesquels l'ère scientifique cède le pas à l'obscurantisme.
La septième merveille d'Omale se rapporte à un barrage gigantesque, symbole de la puissance chile, que les Humains veulent bien évidemment détruire.
L'affaire du rochile nous fait suivre les traces d'une bête monstrueuse qui décime les Humains dans une zone humano / chile supposée pacifiée. Il y a un côté enquête policière assez sympa.
Croisées, en quelques pages à peine, regroupe des fragments de texte sans rapport entre eux et m'a laissée plutôt sceptique.
Arbitrage nous fait entrer dans le monde du Fejij, le Jeu des Formes et des Relations chile. Important pour tous les Chiles, il peut prendre une forme extrême et régler la vie entière de ceux qui y jouent. Cette nouvelle est celle qui m'a le plus passionnée, car j'attendais depuis un moment d'en apprendre plus sur ce le Fejij.
Patchwork enfin nous montre que si la guerre a longtemps fait rage sur Omale, cela n'empêche pas certains de rêver d'unité entre les rehs.
L'ouvrage se termine par un lexique, qui ne se contente pas de reprendre les termes utilisés mais ajoute des informations que le lecteur n'a pas encore eues. Intéressant, mais un peu indigeste !
L'univers peu ordinaire créé ici vaut vraiment le détour, malgré des longueurs certaines. Une intégrale intéressante pour qui aime les mondes-univers, séduisante également par son petit prix, mais à absorber par petites doses.
