Les Chroniques de l'Imaginaire

Crueler than dead (Crueler than dead - 1) - Saimura, Tsukasa & Takahashi, Kôzô

Maki Akagi se réveille, presque nue, dans une pièce où règne un bazar sans nom. Elle se demande où elle est, et se rend vite compte qu'elle n'est pas seule, lorsqu'un petit garçon apeuré se montre à ses côtés. Maki n'a aucun souvenir de ce qu'elle fait là, et des réponses ne vont pas tarder, lorsqu'un soldat, affreusement et mortellement blessé, fait son apparition. C'est la guerre, là-haut, avec des gens qui se dévorent entre eux depuis une bonne année maintenant. Maki était un de ces zombies, et un vaccin a pu la faire redevenir normale...
Pour Maki, cette nouvelle est un choc. Et c'est aussi le cas pour le gamin qui va maintenant l'accompagner. Avant de mourir, le soldat a été clair, en lui remettant les quelques gouttes de vaccin qui restent encore : Maki va devoir se rendre au dôme de Tokyo, où plus d'une dizaine de milliers de réfugiés sont encore parqués. Et il vaudra mieux faire le voyage le jour, lorsque les monstres, sensibles à la lumière, sont moins présents.

Alors, Maki et le gamin se mettent en route, changeant d'ailleurs leurs prénoms. Mais bien vite, ils ne seront plus seuls, et la menace ne viendra pas forcément des zombies, mais bel et bien des êtres encore bien vivants... Heureusement, Maki a conservé une force physique hors du commun, dont elle s'est dotée en devenant elle-même un monstre...

C'est bien évidemment à une série comme Walking Dead que l'on pense lorsqu'on évoque le sujet. C'est Tsukasa Saimura et Kôzô Takahashi qui nous permettent de découvrir ce premier tome d'une nouvelle série de zombies, chose qui est loin d'être courante au Japon. D'ailleurs, les auteurs ont vraiment cru en ce projet, en auto-éditant leur livre, devant le refus systématique des éditeurs japonais. Pas de souci en France, grâce aux éditions Glénat qui sortent là un livre superbe sur sa forme.

Au niveau du fond, là encore, pas de souci : c'est maîtrisé, et une étrange fascination morbide vous prend aux tripes. Le démarrage est intéressant, à bien des égards, et la présentation des personnages, avec le parti pris d'une femme comme personnage principal, est intéressant. De même, les dessins sont réussis : Tokyo a été éprouvé et cela se ressent, et il en va de même pour les monstres, les survivants, et les scènes gores, forcément présentes dans ce premier tome.

Crueler than dead est une série qui plaira aux amateurs de films d'horreur en général, et de zombies en particulier, même si, par contre, elle ne saurait supporter la comparaison avec l'oeuvre de Robert Kirkman et Charlie Adlard. Mais pour autant, il serait dommage de bouder son plaisir en passant à côté !