Pour Edward Turnbull, comme pour ses contemporains, une femme voyageur de commerce est inconcevable. Il n'a d'ailleurs pas tout à fait tort : cette miss Fitzgibbon qui défraie la chronique de l'hôtel Devonshire Arms n'est autre que l'assistante de Sir William Reynolds, l'inventeur bien connu. Edward décide immédiatement de lui présenter les lunettes de protection pour conducteur qu'il a inventées, sûr que Sir William sera content de les avoir pour conduire le véhicule terrestre à moteur qu'il a inventé. Invité dans la résidence de Sir William, il apprend que la nouvelle invention, et passion, de celui-ci n'est autre qu'une machine à explorer le temps. C'est toutefois dans l'espace que Miss Fitzgibbon propose de déplacer Edward, plus précisément à la gare. Mais les choses ne se passent pas du tout comme prévu, et les deux jeunes gens se retrouvent sur Mars. Là, ils découvrent les humains soumis au joug de sortes de monstres guerriers qui les traitent comme du bétail. Le sang généreux d'Amelia ne fait qu'un tour : il faut agir, il faut faire la révolution !
Hommage souriant et intelligent à H.G. Wells, à qui il est d'ailleurs dédié, ce roman est un clin dil à la fois à La machine à voyager dans le temps et à La guerre des mondes, et leur auteur en est même un personnage important. Pour autant, et même si Priest imite à merveille le style de Wells et sait construire une intrigue jouant avec l'espace et le temps, ce roman n'en est pas moins loin de ses textes majeurs. Tel qu'il est toutefois, il n'en reste pas moins un roman plaisant à lire, curieusement simple et linéaire pour l'auteur.