Les Chroniques de l'Imaginaire

Le bonheur de A à Z - Jonsberg, Barry

Moi, c’est Candice Phee, douze ans, même si les autres élèves m’appellent GG, abréviation de Gogolita. Pourtant, non, je ne suis pas mongolienne. J’ai juste mon propre rythme d’apprentissage ou comme le dit si bien mon Riche Oncle Brian, je « vois le monde à ma façon, qui est différente de toutes les autres ». D'ailleurs, selon lui, tout irait beaucoup mieux dans ce bas monde si tout le monde était comme moi. Ça, je ne sais pas.

Ce que je sais, c’est que Miss Bamford est la meilleure professeur de lettres du monde. Et qu’elle nous a donné un sujet pas évident : écrire notre vie en se servant des lettres de l’alphabet, une par paragraphe. Seulement, j’ai vite trouvé qu’un seul paragraphe, c’était trop peu. Insuffisant en tout cas pour vraiment raconter ma vie. Avec un seul paragraphe, vous ne saurez jamais rien. C’est pourquoi j’ai décidé d’en écrire plusieurs. Alors, voici ma vie, la vie de Candice Phee, douze ans.

Le bonheur de A à Z est un joli roman, l’histoire d’une jeune fille pas comme les autres mais qui pose sur le monde un regard tellement juste et pertinent. Elle ne juge pas, elle semble toujours voir le meilleur et elle va tout faire pour redonner un peu de joie à ceux qui semblent l’avoir perdu.

Candice nous raconte ainsi sa vie, à la première personne, en vingt-six chapitres, un pour chaque lettre de l’alphabet. Le récit n’est pas linéaire : il alterne entre présent et souvenirs, réalité et rêve et il est difficile de ne pas être touché. C’est une vraie bouffée de bonheur qui nous est proposée là, en compagnie d’une jeune fille absolument incroyable. Est-elle juste un peu fantasque ou souffre-t-elle d’une légère forme d’autisme ? Au final, peu importe, elle est juste Candice et c’est une leçon de tolérance qu’elle nous offre, avec beaucoup d’humour, d’espièglerie et de sagesse, sans tomber dans le mièvre. Jamais on ne la plaint, car elle fait preuve d'un optimisme et d'une foi en l'autre assez extraordinaires. On a tous croisé un jour un enfant particulier et finalement Candice nous prouve qu’il ne faut pas s’arrêter à cette différence mais voir au-delà. A dévorer à partir de douze ans.