Là où naissent les nuages - Heurtier, Annelise

Amélia, seize ans, a tout pour être heureuse et pourtant, l’adolescente ne s’aime pas. Elle noie son mal-être dans la nourriture : sa meilleure amie embrasse le garçon de ses rêves et hop, trois pains au chocolat engloutis. Elle imagine volontiers le regard forcément critique des gens sur elle et ne cesse de se demander comment ses parents si parfaits peuvent se contenter d’une fille aussi ordinaire. D’ailleurs, leurs nombreuses qualités ne font qu’exacerber sa médiocrité. Alors Amélia mange, grignote, dévore…

Mais voilà qu’un jour arrive une lettre de Mongolie, en provenance d’une association humanitaire que sa mère parraine, The Shelter, qui s’occupe des enfants du bidonville de la capitale Oulan-Bator. Tout en annonçant le décès du fondateur, la nouvelle responsable insiste sur la poursuite des actions et invite cordialement sa bienfaitrice à venir sur place constater les changements.
Finalement, pour des questions d’emploi du temps, c’est Amélia qui va s’envoler seule à l’autre bout du monde, "là où naissent les nuages", pour un voyage inoubliable et formateur.

Ce roman nous propose suivre le voyage initiatique d’une jeune fille mal dans sa peau, une adolescente finalement comme les autres, qui ne s’aime pas, doute, se questionne et se réfugie dans la nourriture. Un concours de circonstances va l’amener à être bénévole au sein d’une association humanitaire où elle découvrira la réalité de la Mongolie actuelle. Dès lors, on imagine aisément que ses petits soucis vont vite lui paraitre bien futiles. En effet, qu’est-ce-qu’un physique qu’on juge un peu ingrat face à la misère la plus noire ?
Annelise Heurtier n’hésite pas à choquer : comme Amélia, on est révolté devant certaines histoires. Heureusement, il y a toujours une graine d’espoir et il suffit parfois de peu pour la voir germer.

Un roman sans concession, à la découverte d’un pays et de l’humanitaire, une peinture juste d’une adolescence qui se cherche mais aussi un récit sur le poids des secrets, à conseiller aux adolescents à partir de douze ans, qui ne pourront qu’être touchés.