Les Chroniques de l'Imaginaire

Les parias (Fairy Quest - 2) - Jenkins, Paul & Ramos, Humberto

Dans la forêt enchantée de Bois-des-contes, à mi-chemin entre la réalité et l’imaginaire, vivent tous les personnages des histoires qui ont un jour été racontées. Mais loin d’être un lieu idyllique, l’endroit est soumis au joug de l’ignoble Monsieur Grimm et de sa police de l’opinion, et les habitants forcés à rejouer leur rôle, encore et encore, sans jamais dévier de l’original, sous peine de terribles représailles.

Seulement, parfois, des amitiés incongrues se nouent, comme entre le petit Chaperon Rouge et le Loup. Et un jour, ils ont refusé de continuer leur histoire. Ils ont tenté d’entraîner d’autres personnages avec eux mais cet embryon de rébellion a été vite maté et des mémoires effacées. Les deux amis ont donc décidé de s’enfuir afin de rejoindre le vrai monde, où - pensent-ils - ils seront libres de leur choix. Mais pour cela, ils doivent trouver le cartographe qui se cache dans la forêt sombre, laquelle regorge de dangers qui pourraient s’avérer bien plus grands que Grimm et ses sbires.

Fairy Quest est une série fort sympathique qui reprend l’imaginaire collectif de nos contes mais dans une version bien plus noire. En effet, loin de vivre une existence féérique, les personnages des contes et légendes sont soumis à la dictature d’un affreux bonhomme et forcés de rejouer leurs histoires à l’infini. Il aura fallu attendre trois années pour découvrir le volume 2 des aventures du Petit Chaperon Rouge et du Loup et l’attente était méritée.

C’est avec un grand plaisir que l’on retrouve nos deux héros, aux caractères bien distincts mais complémentaires : Chaperon Rouge est toujours partante, prête à voir le meilleur en chacun, éternelle optimiste, tandis que le Loup agit comme une conscience, plus en retrait et méfiance. Cela donne lieu à des échanges non dénués d’humour même si l’ambiance est finalement bien sombre : quoi de plus normal dans une dictature, me direz-vous…

Coté dessins, c’est vivant et expressif, avec des couleurs en camaïeu qui collent aux ambiances, mais toujours un aspect assez froid, relevé par de petits touches de couleurs vives, qui appuient l’idée que tout espoir n’est pas perdu, même si il est bien mince.

Une série qui je vous conseille sans modération à partir de onze ans et sans limite d’âge, en espérant que le tome 3 ne se fasse pas trop attendre