Le traître, c'était Melekyr. Dès que Morgas a posé ses mains sur le sceptre, il a été transporté avec le démon dans les enfers - une bien piètre récompense après une longue aventure. Le mage a, cependant, un avantage. Le sceptre lui est lié par magie et il ne peut s'en séparer. Les démons vont devoir faire avec Morgas. Mais l'objet a une conscience, tout comme ses résidents, et ils ne sont pas forcément toujours d'accord. Morgas non plus d'ailleurs, même si la vie est étrangement tranquille sur le plan d'Ixos.
La situation sur le continent des hommes est moins harmonieuse. L'ombre Rel, le dirigeant de la guilde de Nar, est chargé (à nouveau) par ses supérieurs de mettre la main sur le sceptre. Mais il a un problème majeur sur les bras : de l'autre côté du monde, le néant s'approprie les puits de magie et l'esprit des citoyens...
Pour une suite, le redémarrage se fait lentement. Cela n'est pas juste dû au temps nécessaire à se remettre en mémoire les personnages, l'univers et à se réadapter au style d'écriture. Le début de cet opus est lourd et demande des efforts particuliers pour tenir le livre. L'écriture gagne en fluidité ensuite mais demeure, jusqu'à la fin, assez indigeste.
D'ailleurs, par rapport aux aventures rocambolesques d'Enfants de lune, l'histoire tend, ici, à faire du surplace. Le récit a perdu le côté palpitant qui le caractérisait et est gêné par des longueurs et un manque de variation de rythme. Une partie de l'explication peut venir du fait que les Rias se concentrent presqu'uniquement sur deux acteurs au lieu du groupe d'aventuriers : Morgas, qui développe de nouvelles capacités en compagnie des démons mais qui perd son côté rebelle, et l'ombre Rel, que je trouve transparente.
Ensuite, il m'a semblé que les auteurs ont eu d'anormales difficultés à transmettre au lecteur une vision d'ensemble d'une scène. En outre, ils ont oublié les petites touches d'humour rafraîchissantes qu'ils avaient bien placées auparavant.
Avant de conclure, je termine par féliciter Ludopathes pour les pages de pub en plein dans le texte. C'est aussi vulgaire qu'un toutes-boîtes pour un livre qui coûte vingt-deux euros.
Après le plaisir que j'ai eu à lire le pétillant Enfants de lune, je suis triste d'annoncer que La mémoire des ombres est plutôt décevant et lourd. Ce bouquin manque de vie.