Les Chroniques de l'Imaginaire

Ultraman (Ultraman - 1) - Shimizu, Eiichi & Shimoguchi, Tomohiro

De nombreuses années se sont passées depuis qu'Ultraman a chassé les monstres extraterrestres de la surface de notre monde. Un mémorial est aujourd'hui ouvert en son honneur et reprend les exploits de ses combats, mais aussi des photos de la patrouille spéciale d’étude des singularités scientifiques, la patrouille S3, qui collaborait avec le héros.

Shin Hayate, à l’époque membre de cette patrouille, fait la visite du mémorial avec son fils, Shinjirô. Lors de la visite, un moment d’inattention et le petit fait une chute de dix mètres. Shinjirô s’en sortant indemne, Shin pense que son fils a hérité d’un pouvoir extraordinaire. Lui-même s’est découvert une force surhumaine après le départ d'Ultraman mais a perdu les souvenirs des combats à côté du héros.

Douze ans plus tard, Shinjirô sort du lycée et défend une jeune fille interpellée par trois gars. Ne pouvant maitriser sa force, il blesse gravement un des lycéens. Plongé dans ses pensées, emplies de culpabilité, Shinjirô se retrouve nez à nez avec un être humanoïde ressemblant à Ultraman qui lui parle de cette force et de son père.

Ultraman est à l’origine une série télévisée des années soixante extrêmement célèbre au Japon. Elle est l’instigatrice du genre tokusatsu, c’est-à-dire faite de monstres géants à effets spéciaux. Devenu culte, Ultraman a inspiré nombres de héros et sous-genre comme les sentai du style, Bioman ou San Ku Kaï. A noter d'ailleurs en fin de tome l’excellent dossier de vingt pages sur Eiji Tsuburaya, concepteur de Godzilla et Ultraman, considéré comme le père des films japonais à effets spéciaux.

Dans cette version moderne, Ultraman est représenté sous la forme d’un homme ayant une superforce et revêtant une armure métallique. Le design soigné est très proche des autres héros modernes portant des exosquelettes de métal, entre un X-Or et un The invincible Iron Man. Le premier ennemi, un extraterrestre humanoïde, remplace les monstres géants d'antan. Cependant, on retrouve les symboles d’origine comme le Rayon Specium, pose mythique signe de ralliement des fans de la série.
Le scénario se met en place, faisant le lien entre la série d’origine et la relève de Shinjirô. Les dessins de Shimoguchi sont fins, précis, truffés de détails notamment sur les planches présentant le nouveau héros, et traduisent parfaitement le dynamisme et l’action lors des scènes de combat.

On notera côté marketing que Kurokawa a réalisé un superbe travail de promotion avec le guide découverte, les premières pages du tome en papier glacé et le masque grandeur nature. Énorme succès au Japon à sa sortie en 2012, tout est fait pour que ce héros ait la même réussite en France.