Lizbeth et Leland ont pu trouver refuge dans un hôtel solidement fermé, en compagnie d'autres survivants à la catastrophe des zombies. Mais l'ensemble des survivants en question ne sont pas de simples humains bien gentils, loin de là... Notamment, il y a Hubert, le gérant de l'hôtel, qui s'est cloîtré dans une chambre avec sa femme, qu'il malmène sans vergogne, et sa fille. Hubert est armé d'un fusil sniper, et n'hésite pas à dégommer tout imprudent, zombie ou être bien vivant, qui tente de s'approcher de son hôtel.
Alors, pour Leland et Dante, un autre survivant qui est là avec son fils Téo, il s'agit maintenant de raisonner le gérant. D'autant que la nuit tombe, et qu'il serait intéressant de relancer le générateur d'électricité et de remplir la cuve de fuel, histoire de pouvoir se chauffer. C'est en tout cas ce qu'entreprend Lizbeth, qui ne va pas hésiter à s'approcher de dizaines de rôdeurs pour avoir accès au générateur. La jeune femme y parvient même, en étant justement aidée par le gérant, qui dégomme quelques zombies à distance.
Et puis, il y a Mandy, une jeune fille seule et paumée. Une jeune fille qui semble étrange à tous, mais qui n'éveille pas la méfiance, derrière des traits très fins et juvéniles... Mandy est pourtant une fille au lourd passé, déjà. Une fille qui a mis le feu à son ancien établissement scolaire, tuant nombre d'étudiants. Ce fait lui a valu quelques temps en hôpital psychiatrique. Mandy est déséquilibrée, envahie par ses propres démons, et elle est à présent seule face aux chaînes qui permettent de maintenir les zombies en dehors de l'hôtel...
C'est Jean-Luc Istin qui sort des histoires de Soleil Celtic pour reprendre le scénario du film La nuit des morts-vivants, sorti initialement en 1968. Rien à voir donc, et pourtant, on tient là quelque chose de très qualitatif, car mettant en exergue le plus important : la psychologie des personnages. Ces derniers sont, pour beaucoup, réussis et parfaitement crédibles, et il n'est pas une action, une scène, une relation, qui ne soit réfléchie. En cela, Istin est parvenu à garder dans cette série de bande dessinée tout ce qui avait fait le succès du film de George Romero.
Au niveau des dessins, Elia Bonetti nous gratifie là encore d'un sans-faute : c'est fin, soigné, avec régulièrement des cadrages osés, qui font totalement mouche. Les couleurs savent se faire discrètes, et on aurait presque pu s'en passer, même si elles sont assez agréables.
Un second tome soigné, d'une série de zombie qui est tout à fait convaincante : vivement la suite ! En attendant, je vais me repasser le film original de Romero, tiens !