Les Chroniques de l'Imaginaire

Ajin (Ajin - 1) - Miura, Tsuina & Sakurai, Gamon

Kei est un lycéen plutôt doué, promis à un bel avenir dans la médecine, tant il travaille dur, y compris durant les vacances scolaires. Le jeune homme a quelques amis, et c'est en discutant avec eux qu'il ne voit pas ce camion avec un conducteur qui a un téléphone à l'oreille. L'accident est fatal, en plus d'être horriblement sanglant : Kei a été projeté et déchiqueté sur plusieurs mètres. Alors, c'est la stupeur parmi les amis qui l'accompagnaient.

Mais la stupeur n'est rien par rapport à ce qui va suivre... Devant les yeux médusés des passants, Kei va se lever, et se recomposer peu à peu. C'est certain : le jeune homme n'est pas humain, et il est un ajin, c'est-à-dire un être immortel, le quarante septième que l'on compte à travers le monde (et le troisième au pays du soleil levant). Immédiatement, l'intérêt s'éveille auprès de toutes les connaissances de Kei, désireuses de livrer ce dernier aux autorités. On dit que l'on touche un gros pactole en livrant un ajin.

Mais Kei parvient à s'échapper, notamment avec l'aide de Kai, un de ses anciens amis, qui le considère au passage toujours comme un être humain. L'enquête se met en place à travers le pays, et c'est Tosaki qui va avoir la responsabilité de retrouver Kei, accompagné par une mystérieuse enquêtrice. Kei, de son côté, découvre peu à peu sa nouvelle condition, à commencer par ce cri glacial, capable d'immobiliser les humains alentour. Et puis, il y a ce souvenir d'un être momifié, noir et étrange, qui date de l'enfance...

C'est Tsuina Miura qui a eu l'idée de ce scénario, faisant de certains de ses personnages des mi-humains pour le moins attachants. Un récit qui peut déranger, et qui a en tout cas le mérite de poser bien des questions. Comment réagirait-on, dans nos sociétés, à la découverte d'êtres parfaitement immortels ? D'une façon sans doute pas très éloignée des atrocités auxquelles on peut assister dans ce seinen.

Les traits de Gamon Sakurai sont, eux, très fins et détaillés également : le mouvement est de la partie, notamment dans les nombreuses courses-poursuites qui raviront d'ailleurs les fans de motos. C'est rythmé, les dessins vont tout droit à l'essentiel, laissant la place à une lisibilité sans faille, nécessaire dans ce genre de récit.

Un premier tome d'Ajin très réussi, qui bénéficie (comme souvent dans les seinens) d'une idée de départ particulièrement forte. Espérons que le déroulement conserve un intérêt du même niveau tout au long des futurs tomes !