Les Chroniques de l'Imaginaire

Ce qui n'est pas écrit - Reig, Rafael

Après le divorce, Carmen, éditrice, a obtenu la garde de son fils Jorge. Grâce à son avocate, les conditions de visite fixées pour le père ont été extrêmement strictes : rencontre brève, lieu neutre et protégé et présence d'assistants sociaux. Carlos avait giflé son fils. Le sang avait coulé.
Le temps a passé, Jorge a désormais quatorze ans. Carmen et Carlos s'entendent mieux, ils gèrent leur vie chacun de leur côté et entretiennent des relations correctes. Le père peut voir son fils régulièrement. Il a prévu de l'emmener trois jours en randonnée dans un parc naturel à la montagne. Cette sortie rend Carmen anxieuse mais elle l'autorise. Cela fera du bien à Jorge de sortir des jupons de sa maman. Carlos est ravi par l'autorisation maternelle. Jorge angoisse.
Le jour du départ, Carlos laisse un manuscrit sur la table de Carmen.

Ce livre est construit de manière originale, en plus de son histoire, il contient un polar en son sein, celui écrit par Carlos. Reig utilise cette astuce pour présenter les différentes parties de la vie de ses personnages et leurs côtés les moins reluisants. Ce qui n'est pas peu dire par rapport à l'histoire, disons, courante tant elle est déjà amère et dure. Le mariage, la vie en commun, le divorce, l'éducation d'un enfant, Reig nous les présente d'une manière brutale sous une couche de sentiments venimeux et revanchards.

L'ensemble est sombre, Ce qui n'est pas écrit ne vous fera pas rire et ne laisse même pas espérer une étincelle d'espoir sur sa conclusion. La situation dégénère vite, devient pesante. Les relations entre les protagonistes, leur comportement et leurs pensées les rendent antipathiques. Entre un père despotique et alcoolo, un fils pleurnichard et une mère paranoïaque, j'ai eu du mal à me rapprocher d'eux et, même, à leur souhaiter du bien. Ils n'ont rien d'attachant. La façon glauque dont Reig dissèque leur psychologie ne rend pas le récit plus souriant, le roman dans le roman est crade et vulgaire. La fin est une délivrance.

Enfin, l'écriture n'est pas particulièrement élaborée. Elle est fluide mais trop simple. Elle n'est ni belle, ni remarquable, ni intéressante. La tension dramatique ne décolle pas et est cisaillée par les changements de points de vue entre les trois personnages et le faux roman.

Étant généralement amateur de romans noirs voire déprimants, j'ai peu apprécié cette lecture. Elle n'est pas compliquée, elle est désagréable.