Même si elle n'a pas eu une jeunesse facile, les choses ne se sont pas trop mal passées pour Fantine, jusque là. Grâce à sa beauté et sa jeunesse, celle-ci peut à présent faire partie d'un groupe de filles du monde, à attendre leurs petits amis, de bonne famille et argentés, eux aussi. Mais tout va basculer pour Fantine, le jour où les garçons en question quittent Paris, définitivement, ne laissant qu'une lettre pour expliquer leur choix. Les autres filles n'en ont cure, mais pour Fantine, la nouvelle est terrible, d'autant qu'elle est enceinte...
Alors, Fantine se remet à travailler, histoire de gagner de quoi vivre. Mais là encore, les choses se passent mal lorsque ses collègues de travail se rendent compte qu'elle élève seule une jeune fille, appelée Cosette. Seule, désargentée, Fantine n'a qu'une solution pour subvenir aux besoins de sa fille : la laisser aux Thénardier, un couple de tenanciers d'une brasserie, dont elle ignore qu'ils la saigneront jusqu'au bout...
Fantine essaie de regagner Montreuil sur Mer, d'où elle est native, afin de redémarrer une nouvelle vie. Mais cela est bien compliqué, devant les hausses de tarifs que les Thénardier lui demandent sans pitié. Fantine en est réduite à vendre ses cheveux, puis ses dents, et à se prostituer, pour pouvoir rembourser ses créanciers. Et elle ignore que Cosette ne profite pas du tout de cet argent.
D'un autre côté, c'est Jean Valjean qui a changé purement et simplement d'existence, allant jusqu'à devenir maire de Montreuil. Valjean se fait maintenant appeler Monsieur Madeleine, et il ignore que Fauchelevent, un paysan, a demandé à l'inspecteur Javert d'enquêter sur son passé. Un passé qui l'amène à une vie de bagnard et de voleur, dans le Sud de la France...
Mine de rien, ce second tome de l'adaptation des Misérables, le roman de Victor Hugo, reste toujours aussi plaisant à parcourir, comme cela était le cas pour le premier tome. Takahiro Arai nous présente des personnages crédibles et terriblement attachants, notamment cette Fantine que l'on ne peut que prendre en pitié... La jeune femme vit un véritable enfer sur Terre, devant la méchanceté de certains individus. Et on se dit que forcément de telles situations sont arrivées en France il y a maintenant deux siècles...
Le shônen parvient aussi à trouver sa propre personnalité, moderne, tout en restant un tantinet fidèle au roman de Victor Hugo. Un second tome qui confirme en tout cas la bonne impression laissée par le prédécesseur, et qui ne peut que rendre l'attente du troisième tome bien trop longue !
